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Plusieurs centaines de policiers et leurs familles se sont rassemblés samedi après-midi place du Capitole à Toulouse, où les pompiers leur ont apporté un bruyant soutien. Les manifestants, en civil et au nombre d’environ quatre cents, selon un officier de police en tenue, ont chanté la Marseillaise avant de prendre la direction de la préfecture.

Treize véhicules de pompiers, dont certains portaient la mention “pompiers en colère”, sont arrivés sur la place du Capitole toutes sirènes hurlantes et sont passés sous les applaudissements nourris des policiers. “Les pompiers ont aussi besoin de sécurité et de respect lors de leurs interventions“, a commenté un fonctionnaire du commissariat central de Toulouse, rappelant que les “interventions des secours dans les quartiers sensibles sont toujours appuyées” par les forces de l’ordre.

Europe 1


En dépit du plan annoncé mercredi 26 octobre par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve en faveur des policiers affectés à la sécurité publique, des rassemblements ont continué d’avoir lieu dans plusieurs villes de France. Vendredi 28, 400 policiers de toute l’Ile-de-France se sont réunis devant le château de Versailles (Yvelines), puis dans les rues de la ville, avec pour slogan « Les policiers ne lâcheront rien ». De petits rassemblements ont également eu lieu à Paris ou à Avignon.

Jeudi, environ un millier de policiers s’étaient rassemblés à Lyon, quatre cents à Metz, deux cents à Toulon, 150 à Saint-Etienne ou encore une centaine à Cherbourg ou Charleville-Mézières. Selon des sources policières, ces rassemblements ont au total réuni « moins de 2 000 personnes » alors qu’au plus fort de la grogne, les policiers étaient 3 000 à se réunir dans les rues, sans étiquette syndicale, pour manifester leur ras-le-bol.
D’autres manifestations devaient se dérouler à Lille, Strasbourg, Cannes, Le Havre, Nancy, Arras, Montpellier et Toulon, et un rassemblement a eu lieu dans la journée à Nice. D’autres rassemblements sont prévus pour ce week-end, notamment à Toulouse.

Queue de comète ou persistance de la colère ? Difficile de jauger. Mercredi, au sortir de leur audience élyséenne avec François Hollande et à l’annonce d’un plan d’action de 250 millions d’euros, les syndicats de police avaient salué des annonces « importantes » et s’étaient dits globalement « satisfaits ».

«Ce sont des mesurettes, croit plutôt Stéphane, un policier d’une brigade de nuit des Yvelines, un des foyers de la grogne policière. Il est aussi délégué du syndicat de gardiens de la paix Unité SGP Police FO. Notre hiérarchie pense que le mouvement s’étiole, mais je n’en suis pas si sûr».

«On nous appelle à la reprise d’activité, compte tenu des moyens qui ont été débloqués, mais dans beaucoup d’unités, il y a un refus catégorique, assure un autre policier des Yvelines. Si on se remet au boulot, on va passer aux oubliettes. » Ce policier décrit une sorte de grève du zèle dans les services : «Les effectifs sont en patrouille mais ne prennent pas d’initiative. Si un jeune fume un joint, on va l’écraser mais pas l’amener au poste. Si un conducteur est au téléphone, on va lui demander d’arrêter mais on ne va pas le verbaliser.» […]

«Les collègues veulent une vraie réponse pénale. Il devrait y avoir systématiquement des comparutions immédiates lorsqu’il y a des violences à l’encontre des policiers, avec mandat de dépôt effectif.»
Aux antipodes de cette attente, le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) avait considéré jeudi, en réaction au plan annoncé par M. Cazeneuve, que le ministre de l’intérieur avait cédé au «populisme» en désignant « à la vindicte policière un coupable idéal : l’autorité judiciaire».

Le Monde

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