Fdesouche

Le nombre de personnes en précarité et ne pouvant plus payer leur loyer est en augmentation dans les HLM.
«A quelle température faut-il chauffer le logement ?», «De combien peut-on réduire la facture d’énergie en baissant le chauffage d’un degré ?», «Douche ou bain : qu’est-ce qui est le plus économe en eau ?», questionne Aurélie Robache. La conseillère en économie sociale et familiale d’Emmaüs Solidarité anime un atelier de préparation à la vie en appartement, destiné aux personnes accueillies en centre d’hébergement et probables futurs locataires HLM. «Ce qui m’a été le plus utile, c’est apprendre à mettre de l’argent de côté pour les imprévus», confie Yanou Olga Nyomy, jeune mère d’origine camerounaise. […]

« Outre les défis de construire pas cher et de loger les plus pauvres, comme le demande Sylvia Pinel, ministre du logement, nous sommes sommés d’instaurer la mixité sociale, y compris dans les quartiers populaires, par Patrick Kanner, ministre de la ville : à qui obéir ? », s’interroge Frédéric Paul, secrétaire général de l’Union sociale pour l’habitat, qui fédère les 700 bailleurs sociaux de France.

« Au début des années 2000, nous avons observé une massification de la précarité chez les candidats à un logement », raconte M. Leservoisier. « Aujourd’hui, sept demandeurs sur dix ont des ressources inférieures à 60 % des barèmes HLM et sont donc sous le seuil de pauvreté : il y a dix ans, ils n’étaient que 20 %, constate-t-il. C’est bien simple : les ressources d’une famille avec un ou deux enfants étaient, il y a dix ans, comprises entre 1 000 et 3 000 euros ; elles ont, depuis, été divisées par deux, entre 500 et 1 500 euros… Et 1 500 euros de pouvoir d’achat, c’est un bon dossier de candidature à un logement social ! » […] Les organismes HLM sont devant une équation impossible avec un parc de plus en plus inadapté à la demande, que ce soit en typologie, en localisation et surtout en prix. Les listes d’attente comptent, aujourd’hui, 1,7 million de candidats, dont 57 % ont un niveau de vie (par unité de consommation) de moins de 1 000 euros par mois. Des ressources trop faibles pour honorer une quittance moyenne, charges comprise, de 500 euros. Les 470 000 logements qui se libèrent ou sortent de terre chaque année sont au-dessus de leurs moyen. […] «Il faut accepter que les quartiers populaires ne soient pas mixtes et accueillent en majorité des familles très pauvres, mais qu’ils soient un sas d’accueil où l’Etat assure des services publics – école, culture – de qualité. Dans tous les cas, il faut un débat public sur ce sujet», propose Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Les organismes HLM doivent abandonner l’idée, née dans les “trente glorieuses”, d’une vocation généraliste du logement social», renchérit Hervé Leservoisier. […] Source

Fdesouche sur les réseaux sociaux