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La cité vient d’être classée par le gouvernement zone de sécurité prioritaire. Plus de policiers pour faire face à de trop nombreux faits divers. Construits entre les années 1960 et 1970, les Tarterêts souffrent d’une mauvaise réputation. Pourtant, le quartier possède une histoire incroyable. Près de quinze mille ans avant l’arrivée des tours, la future cité de Corbeil était habitée par des chasseurs-cueilleurs. Une conférence organisée aujourd’hui rappelle l’importance du site.
En 1888, des ouvriers découvrent des silex taillés et des bois de cerf. Mais il faut attendre 1969 pour que des premières recherches soient effectuées. « Le projet de construction de la Francilienne a déclenché ces fouilles, après le pont, à côté de la voie ferrée et de la Seine », décrit Isabelle De Miranda, la directrice d’ArkéoMédia. Deux foyers sont alors mis au jour, ainsi que des outils et silex. « Lors de la campagne de 1970, un projet de construction avait lieu 500 m plus loin au croisement des rues Emile-Zola et Léon-Blum. Les archéologues ont alors vu des éclats de silex dans les ornières formées par les camions. Le lendemain, de nouvelles fouilles ont commencé », continue-t-elle. Les expertises montrent que sur ces terres vivaient, entre treize et douze mille ans avant Jésus-Christ, les magdaléniens, des homo sapiens également établis à Etiolles. « Ces hommes préhistoriques étaient des nomades, chasseurs et cueilleurs. Ils ont choisi les Tarterêts en raison de la proximité de la Seine. Ils avaient le même mode de vie qu’à Etiolles, la même façon de tailler les silex, de fabriquer des outils et des armes », décrit l’archéologue.
Mais, contrairement à Etiolles, le site des Tarterêts n’a pas été préservé. « Il y a encore certainement des vestiges, mais en lambeaux. Il a manqué de surveillance, car la loi obligeant à faire des fouilles préventives n’est passée qu’en 2002. Et creuser en plein cœur d’une cité pose une problématique liée à la population locale », souligne Jean-Luc Rieu, président d’ArkéoMédia et attaché de conservation au musée de la Préhistoire à Nemours. Mais l’association garde bon espoir. « Aux Tarterêts, il reste des zones vierges. Et les fondations des tours n’ont pas affecté les sous-sols magdaléniens », se réjouit Isabelle De Miranda.
Le Parisien

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