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Un rassemblement de solidarité avec les Roms a réuni samedi quelques centaines de personnes à Marseille. La manifestation était organisée par un collectif d’associations, de syndicats et de partis politiques pour protester contre les démantèlements successifs de camp de Roms. Dernier exemple en date: le tribunal de grande instance de Marseille a ordonné mercredi l’expulsion d’une soixantaine de Roms installés depuis plusieurs mois au bord de deux bretelles d’autoroutes qui desservent la ville.
Je suis arrivée il y a un mois en France, j’ai été dégagée sept fois par la police. On ne peut jamais rester plus de deux nuits au même endroit. Hier soir, mes enfants ont dormi presque sous la pluie, mais je refuse de faire la mendicité” a confié à Sipa Lucia, une Roumaine non tsigane mais mariée à un Rom.
Le 28 septembre, des riverains ont eux-mêmes contraint des familles Roms à quitter leur installation dans les quartiers Nord de la ville, incendiant ensuite une partie de leurs affaires. Cet épisode inédit a suscité une vive polémique et conduit les organisations de soutien aux Roms à décider d’une initiative publique comme celle de samedi.
A Marseille, la problématique Rom crée tensions et polémiques. “On estime qu’il y a environ 1.500 Roms dans les Bouches-du-Rhône ” provenant essentiellement de Roumanie et de Bulgarie, a indiqué à Sipa Jean-Marc Coppola, vice-président Front de gauche du conseil régional. Plusieurs centaines d’entre eux, selon les associations, ont fait l’objet d’arrêtés d’expulsion depuis l’été.

Le climat est très crispé. On assiste à des manifestations de riverains contre la présence des Roms. Les gens ont des raisons d’être en colère, mais ils ne doivent pas se retourner contre plus pauvres qu’eux. On ne peut pas tolérer cette violence qui commence à faire tâche d’huile” a déploré Caroline Godart de l’association Rencontres tsiganes.

Investi dans le collectif de solidarité, Jean-Marc Coppola souligne que “ce n’est pas en stigmatisant et en rejetant l’autre parce qu’il est différent que l’Etat fera reculer la pauvreté, le chômage, le mal-logement, l’échec scolaire, les violences, les trafics… Il existe des solutions pour insérer les Roms.” Il cite en exemple la municipalité de Gardanne (entre Marseille et Aix-en-Provence) qui, confie-t-il à Sipa “a installé onze familles sur un ancien site minier, équipé de sanitaires et de groupes électrogènes.” Présent à la manifestation, le maire PCF de Gardanne, Roger Meï, a ainsi justifié son action: “On agit tout simplement sur la base de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.”
Nouvel Obs
Merci à Macc

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