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La cité de Corbeil-Essonnes compte parmi les quinze premières zones de sécurité prioritaires du ministère de l’Intérieur. Objectif ciblé : la lutte contre les violences urbaines.
Un dimanche ordinaire, hier, dans le quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes. Jacques Roignant, militant associatif et habitant du quartier depuis 1995, souffre du pied. Il appelle en urgence SOS Médecins. « Ils m’ont répondu qu’ils ne se déplaçaient plus dans le secteur. Trop dangereux », raconte-t-il. Il contacte donc le Samu, qui le transporte à l’hôpital. Jacques entretient pourtant aujourd’hui l’espoir d’un changement. Les Tarterêts font partie des 15 zones de sécurité prioritaires de France, dévoilées vendredi par Manuel Valls, le ministre PS de l’Intérieur. L’objectif : enrayer la délinquance.
Les habitants aimeraient croire en la réussite de ce nouveau dispositif. Mais bon… « Les méthodes de la police qui change de nom, on connaît. Le quartier qui est classé en truc sensible ou en truc prioritaire, on connaît aussi. Comme le chantait IAM, c’est toujours la même merde derrière la dernière couche de peinture », résume un trentenaire. Un quotidien difficile à vivre pour « ceux qui se tiennent à carreau », poursuit-il. « Les pompiers se font caillasser. Les proches ne viennent plus nous voir », détaille Jacques. Son fils s’est déplacé une fois. Dans la nuit, son véhicule a été vandalisé. Depuis, c’est Jacques qui se déplace.
Ces actes ne touchent pas que les personnes extérieures au quartier.

Le fait d’habiter aux Tarterêts ne change rien, « à part si on connaît ceux qui font la loi. Moi, je flippe la nuit pour ma petite voiture. A côté, il y a des grosses berlines qui n’ont jamais une rayure », confie une femme.

Une manifestation d’habitants exaspérés s’était déroulée en février après l’incendie criminel des locaux de la protection maternelle infantile. Une première dans la cité. « Il faut vraiment être le fils de personne pour brûler la PMI! » s’indigne encore une femme. Un problème préoccupe aujourd’hui particulièrement les habitants : les appartements squattés. « Avec les rénovations, il y a pas mal de logements vides. Certains ont les clés. Cela facilite la délinquance », constate une jeune femme. La semaine dernière, un trafic de pièces auto, utilisant un appartement vacant comme lieu de stockage, a été démantelé par la police. Certains aimeraient aider les forces de l’ordre. « Mais si ça se sait, on est cuit, tremble une maman. Alors on ne dit rien. »
Le Parisien

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