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De 4 à 6% des documents d’identité, présentés en France pour ouvrir un compte en banque ou obtenir des prestations sociales, sont des faux, supports d’une fraude se chiffrant en milliards d’euros, selon des experts européens de la fraude identitaire réunis en colloque à Marseille.

Selon le Reso-Club, “3,61% des documents présentés en 2010 pour ouvrir un compte en banque étaient frauduleux”, explique Marie Azevedo, secrétaire générale de cette association française de prévention des fraudes, regroupant banques, entreprises et administrations, à l’origine de ce colloque organisé jusqu’à hier. “Ce chiffre peut monter à 6% – et c’est une estimation basse – concernant les documents présentés pour obtenir des prestations sociales”, ajoute le criminologue Christophe Naudin, de l’université Paris-II Panthéon-Assas, spécialisé dans la criminalité identitaire. “Il s’agit d’une fraude industrielle”, constituée en réseaux criminels organisés, insiste M. Naudin, qui précise qu’en France aucune évaluation officielle du phénomène n’est disponible, signe selon lui d'”un refus politique”.

Ces infractions étant, par nature, destinées à cacher leurs auteurs, il est difficile de les mettre au jour, les victimes les découvrant souvent plusieurs années après les faits. Néanmoins, le Reso-Club avance le montant de 20 milliards d’euros de préjudice rien que pour la fraude sociale, dont 17 milliards au détriment de l’Unedic. Des “estimations a minima” pour le criminologue, qui table plutôt sur 40 milliards d’euros. Dans l’Hexagone, “quelque 213.000 infractions liées à la criminalité identitaire sont constatées chaque année, ce qui en fait la troisième infraction” derrière la criminalité liée à l’automobile (vols, etc.) et les cambriolages, avance-t-il. […]

Le Figaro

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