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Inquiétant pour la croissance mondiale dans son ensemble. Alors que la planète Économie toute entière compte sur Inde et Chine pour relancer la demande, la production industrielle indienne n’a augmenté que de 1,6% en valeur glissante annuelle. Pire encore, l’évolution affiche le plus faible rythme de progression de ces 20 derniers mois.

La production manufacturière, qui compte pour 80% dans le calcul de l’indicateur de la production industrielle, n’a progressé que de 1%, alors même qu’elle affichait une hausse de 19,6% un an plus tôt.

Face à ces chiffres peu réjouissants, le ministre des Finances, Pranab Mukherjee, a lui-même reconnu que les chiffres de décembre étaient “décevants“. Les analystes tablant préalablement quant à eux sur une hausse de 2%. Certes, la contre-performance observée en décembre est toutefois à relativiser compte-tenu du chiffre très élevé obtenu un an plus tôt. Mais précisons que ce faible niveau de croissance voit le jour alors que la Banque Centrale Indienne (RBI) a procédé à sept révisions à la hausse des taux d’intérêt en moins de douze mois.

L’établissement financier tente ainsi d’enrayer la flambée des prix dans la troisième puissance économique d’Asie. Début février, la RBI a relevé ses principaux taux d’intérêt à leurs plus hauts niveaux depuis début 2008, l’inflation atteignant pour sa part 8,43% en décembre.

Le Premier ministre Manmohan Singh avait alors averti que la hausse des prix observée en Inde actuellement constituait une “sérieuse menace” pour la croissance du pays, appelant à prendre des mesures dans “la plus grande urgence“.

Des propos prononcés au lendemain de la publication des chiffres hebdomadaires de l’inflation des prix alimentaires, lesquels s’élèvent à 17,5% en valeur glissante annuelle, tirée par l’envolée du prix de l’oignon. En quelques mois, le prix de cet ingrédient de base pour la préparation de nombreux plats indiens a triplé, passant à 80 roupies le kilo (1,3 euro), provoquant le mécontentement de la population.

Précisons que l’Inde connaît actuellement une pénurie d’oignons en raison de pluies inhabituelles dans la région productrice. Alors que la presse indienne fustige l’incompétence des autorités et la malhonnêteté supposée des grossistes, le gouvernement a supprimé la taxe à l’importation sur le légume, le Premier ministre Manmohan Singh faisant part quant à lui de sa «grave préoccupation».

C’est dans un tel contexte que la Fédération nationale des chambres de commerce et d’industrie (FICCI) a pointé du doigt vendredi le resserrement de la politique monétaire. La Fédération “apporte une note de prudence concernant un nouveau resserrement de la politique monétaire et une sortie du programme de soutien à l’économie“, indique ainsi le président de la FICCI, Rajan Bharti Mittal, dans un communiqué.

Rappelons qu’au plus fort de la crise financière mondiale, le gouvernement avait mis en place une série de mesures, aides auxquelles il a progressivement mis fin, se basant pour ce faire sur le retour au vert des indicateurs depuis plusieurs mois. Une lueur d’espoir toutefois : selon les prévisions officielles, l’économie devrait croître de 8,6% lors de l’exercice en cours, qui s’achève fin mars, revenant à son rythme d’avant la crise, le cas échéant.

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