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Timide et presque gênée de déranger, cette Condomoise a hésité plusieurs jours avant de franchir le seuil de la rédaction de « Sud Ouest ». Un passage éclair, désintéressé et anonyme pour témoigner d’une scène de vie qui l’a « profondément choquée ».

C’était mi-janvier, rue Honoré-Cazaubon. La cathédrale Saint-Pierre avait déjà sonné 23 heures et malgré la nuit glaciale, la sexagénaire était sortie faire un tour. C’est juste avant de regagner la chaleur de son foyer qu’elle aperçoit, au bout de la rue, un « vieillard » errant le nez au vent, flanqué d’un panier d’osier pour aller faire son marché.


Le malheureux est alors pris en charge par un jeune homme serviable dont la douceur de la voix tente de le rassurer et de se renseigner sur son domicile. Le valeureux interpelle soudain la Condomoise qui s’approche. « Il faut ramener ce monsieur chez lui, mais si c’est moi qui le fais avec ma tête on va croire que je lui veux du mal », lui explique-t-il. Le jeune homme est d’origine maghrébine.

« Cet incident révèle tristement le regard que nous devons porter sur cette frange minoritaire de la population de notre ville et ce n’est pas normal », s’indigne cette retraitée, installée à Condom depuis 2007. Et de déplorer que les diverses communautés qui composent la cité ne « vivent pas vraiment ensemble ». « Nous ne voyons jamais cette population aux manifestations officielles, alors qu’elle a sans doute beaucoup de chose à apporter à notre collectivité ». Anglo-saxonne, notre témoin confie avoir précisément choisi Condom pour la diversité culturelle de sa population. « Ce n’est pas sain que deux communautés vivent ainsi chacune de son côté.

Sud Ouest


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