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Le Comité pour la mesure et l’évaluation de la diversité et des discriminations (Comedd), créé en mars à la demande du commissaire à la Diversité, Yazid Sabeg, va finalement rendre son rapport. Il préconise d’instaurer une mesure systématique de la diversité, que ce soit dans le recensement, mais aussi dans l’entreprise.
Mais comment la mesurer sans faire intervenir des notions ethniques ?

En l’état, le Comedd estime que les statistiques sont «nécessaires pour mesurer les discriminations». Il pro­pose de retenir le pays de naissance des individus et celui de leurs parents, ainsi que leur nationalité à la naissance. Ces données «objectives de l’état civil» ont été préférées au «ressenti d’appartenance» que souhaitait instaurer ­Yazid Sabeg. Chacun se serait classé dans une catégorie «noir, arabe, blanc…».
Cette grille a été jugée «ethno-raciale» par le comité, qui a soulevé le risque de figer les individus dans des identités ethniques, dans leurs différences. Le classement par nationalité d’origine présente l’avantage aux yeux du comité de ne pas heurter la loi. «Cela ne constitue pas un référentiel ethno-racial »qui a été écarté par le Conseil constitutionnel.

Dans son projet de rapport, le Comedd suggère que la nationalité et le pays de naissance des parents soit inclus dans le recensement, «car les discriminations frappent au premier chef les descendants d’immigrés et des Français d’outre-mer». Mais loin de se satisfaire de ces données, qui permettraient de dresser un état des lieux, de faciliter les enquêtes plus pointues, le Comedd soulève aussitôt le cas particulier des presque 6 millions de personnes venues ou issues des pays du Maghreb.
Parmi eux, on compte des millions de rapatriés. Le Comedd suggère des «solutions techniques» pour les distinguer . Qui font bondir les opposants à cette «racialisation méthodique de la société : car comment différencier les rapatriés des Maghrébins, si ce n’est en posant des questions sur la religion ou sur une pseudo-race ?», s’insurge Gwénaele Calvès, professeur de droit et membre de la commission Alternative de réflexion sur les «statistiques ethniques» (….)
«Les statistiques ethniques ne sont pas un outil de connaissance. Elles n’ont de légitimité et de sens que pour accompagner des politiques de discrimination positive», ajoute le statisticien Stéphane Jugnot du Cereq. Officiellement, personne ne propose de politique à l’américaine mais le Comedd plaide pour la création d’un observatoire des discriminations chargé de surveiller le recrutement dans les entreprises.
Source : Le Figaro

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