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Le Havre. Le climat d’insécurité grandit dans quelques rues du quartier de Bléville. Les habitants excédés et inquiets attendent des réponses de la Ville et de la police.

«Quand ils sont en bande, on est obligé de baisser les yeux. On se fait insulter»

« Dès le vendredi soir, c’est l’horreur ». Les gens qui vivent ici ont peur. Le week-end dernier, huit voitures ont été incendiées. « La situation s’est dégradée en trois ans, lâche Annick, qui habite ici une dizaine d’années. Nous étions bien, maintenant c’est la zone. La place commerciale a perdu son pharmacien, le marchand de journaux, la poissonnerie et la boulangerie, dégoûtés d’être perpétuellement agressés.» Comme tous les riverains rencontrés, elle veut garder l’anonymat.
« Ils ont tiré à la carabine dans les fenêtres de l’appartement des gens qui ont témoigné après les incendies de voitures. Moi, je n’ai rien vu, rien entendu, j’ai peur des représailles », ajoute Jeanine. Chacun y va de son refrain, dénonçant les rodéos en voiture avec le klaxon enfoncé, les motos qui pétaradent toute la nuit. « Ils n’ont pas de casque, mais se cachent les visages sous des cagoules. Ils siphonnent les réservoirs pour récupérer de l’essence. »
« Ils ont détruit des tours, alors il a bien fallu reloger les gens et voilà ce qu’on récupère. Quand ils sont en bande, on est obligé de baisser les yeux. On se fait insulter, bousculer. Parfois, ce sont de très jeunes gamins. » La situation a obligé les bailleurs a demandé le concours de maîtres-chiens. L’effet dissuasif est limité. L’un d’eux s’est déjà fait agresser.

«Ils ont tiré à la carabine dans les fenêtres des gens qui ont témoigné.»

« On voit bien des patrouilles, mais pas aux bonnes heures. Il se dit même dans le quartier qu’ils ne peuvent pas chasser les motos. Si le fuyard devait avoir un accident, cela pourrait déclencher des émeutes. » L’insécurité favorise aussi l’exode. Magalie, son mari et ses deux jeunes enfants cherchent à partir. « J’ai peur le soir quand je rentre de travailler vers 21 heures. »
A l’hôtel de police, le commissaire central confirme qu’un lien est probable entre l’interpellation et la condamnation de l’auteur d’un rodéo, les incendies du week-end dernier et un jet de cocktail Molotov. Il rappelle aux habitants qu’« ils peuvent témoigner sous couvert d’anonymat. » (source)

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