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Développé par le collectif de hackers Anonymous, Airchat est un système de communication qui n’exploite ni Internet, ni les réseaux cellulaires, mais les ondes radio AM/FM.

Connu pour ses multiples assauts contre des sites Web de gouvernements et d’entreprises, le réseau de hacktivistes Anonymous refait parler de lui… sur le volet R&D.

Sa cellule Lulz Lab vient de publier, sur GitHub, le projet Airchat. Encore à l’état expérimental, cet outil gratuit de communication ne nécessite pas d’infrastructure Internet, ni de réseau cellulaire : il s’appuie sur les liaisons radio AM/FM. Sa mise en œuvre nécessite d’autant plus de compétences techniques.

Transmission de paquets via une solution de réseau Mesh, modification des cartes réseau Wi-Fi pour injecter la gestion de trames, exploitation des modules radio des téléphones mobiles pour générer des paquets TDMA : les Anonymous ont testé de nombreuses solutions de connectivité. Ils en ont conclu qu’aucune n’était suffisamment simple à installer sur les équipements actuels.

Leur étude approfondie des avantages en matière de débit et de contrôle sur les fréquences les a conduits à s’appuyer sur une technologie ancienne : un émetteur-récepteur radio UHF/VHF, « qui sacrifie de la bande passante, mais pas la liberté ». Ce qui ne dispense pas pour autant d’un ordinateur et de quelques logiciels : Fldigi pour gérer la partie modem et, pour le transfert de données, le protocole propriétaire Lulzpacket.

Celui-ci contient des informations qui servent à vérifier s’il n’y a pas d’écoute pendant la transmission. Il génère un code aléatoire pour identifier chacun des paquets. Les utilisateurs peuvent alors définir les adresses des nœuds réseau qui auront la capacité de déchiffrer lesdits paquets. Ces adresses sont elles-mêmes cryptées de manière asymétrique.

Chaque nœud radio définit, grâce à une paire de clés, sa propre adresse… qui change automatiquement si les utilisateurs choisissent de générer d’autres clés. Dans ce cadre, les transmissions sont anonymes.

Airchat semble se destiner à des usages restreints, mais concrets, par exemple dans les zones de conflit, aussi pour les populations que pour les ONG et les associations humanitaires qui ne disposent pas d’infrastructures télécoms pour coordonner leurs interventions.

Dans la vidéo ci-dessus, les Anonymous annoncent avoir réussi à jouer aux échecs à une distance d’environ 300 km, à lancer une impression 3D à 180 km, à transmettre une prescription médicale à 160 km, à échanger des photos ou encore à établir un chat vocal chiffré en bas débit.

Itespresso

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