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L’agriculture traverse “la crise économique la plus grave de ces trente dernières années”, a affirmé lundi le ministre de l’Agriculture
, Bruno Le Maire, évoquant les difficultés du secteur laitier et de la filière fruits et légumes.
Tout en excluant un retour “à des prix administrés et à des quotas”, M. Le Maire a appelé à “une nouvelle régulation européenne du marché laitier” qu’il entend “construire” avec l’Allemagne.
A propos des producteurs français, M. Le Maire a annoncé le déblocage immédiat des 30 millions d’euros du plan d’aide, promis en juillet. Il s’est aussi engagé à verser le 16 octobre les avances sur les aides européennes.
Une réunion est prévue mercredi avec les banques afin de tenter de résoudre les problèmes de trésorerie des producteurs laitiers.
Sur le plus long terme, M. Le Maire est revenu sur le système de “contractualisation” des prix qu’il souhaite mettre en place entre producteurs et industriels, un système qui offrirait plus de visibilité au secteur.
Une réunion aura lieu le 1er octobre à ce sujet. La proposition ne fait pas l’unanimité chez les producteurs. Le ministre a aussi annoncé que les groupes laitiers Entremont, actuellement en grande difficulté, et Sodiaal avaient entamé des négociations en vue de la “constitution d’un grand groupe laitier européen”.
Dans la foulée de l’annonce, les deux entreprises ont précisé qu’elles souhaitaient aboutir “rapidement” et que les “travaux techniques” se tiendraient sous l’égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri).
Entremont, qui compte 6.000 producteurs de lait, absorbe 30% de la production laitière bretonne et emploie environ 4.180 personnes.

Il appartient à la holding Unifem, détenue à 63,5% par le financier belge Albert Frère et à 33,5% par la coopérative bretonne Unicopa.
M. Le Maire a aussi annoncé que les producteurs d’Entremont seraient payés 272 euros les 1.000 litres en septembre, “soit le niveau exact fixé par l’accord interprofessionnel” de juin. Jusqu’à maintenant, en raison des problèmes du groupe, ils étaient payés à un prix inférieur.
Sur le dossier des fruits et légumes, le ministre a rappelé qu’il se “battrait pour réduire” le montant des remboursements que réclame Bruxelles auprès des producteurs pour des aides publiques françaises indument perçues entre 1992 et 2002. “500 millions d’euros, c’est une somme qui me paraît exagérée”, a-t-il réaffirmé.
L’annonce début août de la demande de remboursement était tombée au plus mal alors que le secteur est confronté à une baisse des cours, une consommation atone et une forte concurrence étrangère.
Une réunion se tiendra le 22 septembre avec l’ensemble des professionnels de la branche pour étudier les problèmes de compétitivité et notamment le coût du travail.Le Point

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