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Omar Ba, 29 ans, a émigré clandestinement en Europe. Il raconte dans un livre les illusions perdues à son arrivée en France, l’eldorado promis, il y a cinq ans. Son objectif: ne plus laisser des milliers de jeunes Africains se jeter à la mer avec toutes leurs économies, quand les 6 000 euros donnés à un passeur permettraient de monter un petit commerce à Dakar.

« Je ne crache pas dans la soupe. Ici, ça n’est pas l’enfer, explique le jeune homme. Mais il faut dire à ces jeunes qui ont la tête bourrée de rêves qu’ici, un clandestin ne compte pas, n’existe pas. Et que même pour un immigré qui a ses papiers, la vie tient plutôt du cauchemar. » Pour certains du moins. Il revient sur cette « génération sacrifiée parce que les aînés mentent ou taisent leurs galères ».
Mais est-il encore légitime pour tenir ce discours, lui qui suit des études de sociologie et publie un livre? Alors Omar raconte : les années de plonge la nuit, les heures de bus pour regagner chaque jour son petit appartement, à Évry (Essonne), l’interdiction bancaire pour envoyer à la famille impatiente un peu d’argent… Dénoncer ses « rêves superbement déçus » est devenu sa nécessité. Pour endiguer « le sauve-qui-peut général » dans lequel les enfants du Sénégal sont éduqués, Omar Ba retourne souvent au pays, où il tente de convaincre les associations d’épouser sa cause.
« L’Afrique a besoin de ceux qui veulent la quitter. » Aujourd’hui, il prépare son retour définitif. Son objectif : enseigner à l’université africaine et monter des partenariats avec des universités françaises, « pour que les jeunes cerveaux n’aient plus à partir pour réussir ». Tant pis si certains amis le disent « marabouté ».

(Source: 20 Minutes)

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