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En décembre, le tribunal d’instance de Saint-Denis a ordonné l’expulsion d’une trentaine de locataires des foyers de travailleurs Adoma de Saint-Denis et Pierrefitte, aux motifs d’une suroccupation des chambres et de non-paiement de loyers. Une décision de justice qui a mis le feu aux poudres.

En guise de protestation, certains ont entamé il y a quatre mois une grève des loyers. (…) «Adoma ne veut rien entendre. Il nous arrive d’accueillir de temps en temps un cousin, un frère à la rue. Mais comment peuvent-ils imaginer que l’on dorme à deux ou trois dans une chambre de 7 m 2 ? C’est un prétexte pour nous faire partir », estime Fofana M’Bouillé, un électricien de 49 ans qui réside au foyer Siqueiros de Saint-Denis depuis l’âge de 18 ans.
Mais pour Adoma, «la loi est la loi. Le règlement prévoit que les chambres ne doivent pas être occupées par plus d’un résident. Or, les contrats d’huissier, comme les factures d’eau démesurées, attestent d’une suroccupation des lieux ». Le tribunal ayant donné raison au bailleur, une trentaine d’occupants risquent d’être mis à la porte fin avril. Parmi eux, Bahademou Coulibaly, le leader du mouvement. « Adoma fait du zèle pour nous expulser en nous accusant du délit de solidarité. Par contre, elle ne fait rien lorsqu’il s’agit d’entretenir nos bâtiments », déplore cet homme de 55 ans aux allures de vieux sage, ouvrier chez PSA Aulnay.
La visite des lieux parle d’elle-même : toilettes qui fuient, murs imbibés de moisissures, gaines électriques à nu, plafonds qui s’effondrent… (…) «Certaines résidences sont en très mauvais état», constate Francis Langlade, l’élu PC en charge du comité consultatif citoyen des étrangers. Afin de trouver une issue à la crise, Didier Paillard, le maire PC, entend demander au préfet la tenue d’une table ronde avec Adoma et le comité de résidents.
(Le Parisien)

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