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Lu dans Le Monde :

L’élection de Barack Obama a ravivé la controverse sur la question raciale à Cuba. “La propagande officielle n’a pas préparé les Cubains à l’élection d’Obama”, affirme l’opposant social-démocrate Manuel Cuesta Morua, à La Havane. Les médias présentaient les Etats-Unis comme la société présentant la plus grande ségrégation raciale après l’Afrique du Sud.
“Alors que les Etats-Unis ont élu un Noir à la présidence, quarante ans après l’assassinat de Martin Luther King, qu’a fait Cuba en cinquante ans de révolution ?” demande M. Cuesta Morua. “Les Noirs américains sont une minorité, alors qu’à Cuba nous sommes majoritaires”, ajoute-t-il. Les Caraïbes et le Brésil ont une population largement marquée par l’esclavage africain. Lors du recensement de 2002, 11 % des Cubains se sont déclarés noirs. Selon l’université de Miami, ils seraient plutôt 62 %.
Les Cubains entretiennent un “racisme cordial”, dit encore M. Cuesta Morua. Malgré l’égalitarisme, les Noirs restent au bas de l’échelle sociale. En dépit du métissage, les préjugés perdurent. Depuis longtemps, l’idéologie du “blanchiment” – “l’avancement” selon la terminologie locale – distingue une multitude de nuances selon la couleur de peau, qui vont du “negro azul” (noir bleu) au “blanconazo” (blanchâtre), en passant par le “prieto” (noirâtre), le “moreno” (brun), le “mulato” (mulâtre), le “trigueño” (brun clair) et le “jabao” (clair de peau). D’où la différence entre la perception subjective et l’observation sociologique.

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