Il fait partie des têtes d’affiche dans Timbuktu, le film d’Abderrahmane Sissako sorti en salles le 10 décembre. Abel Jafri, acteur de 48 ans, y incarne Abdelkrim, un émir d’al-Qaïda au Maghreb islamique qu’il joue de façon si nuancée qu’il le rendrait presque sympathique. (…)
L’ambivalence du terroriste
Abel Jafri y incarne un émir d’Aqmi tout en nuances – un homme presque sympathique sous sa carapace de chef de guerre.
«On n’est pas dans le cliché avec les gros durs, explique-t-il. Les responsables djihadistes sont dans un rapport social avec les gens».
Il a travaillé son rôle sur la base d’une épaisse documentation et en rencontrant des gens en Mauritanie qui avaient été en contact avec des islamistes. Comme l’explique le réalisateur Abderrahmane Sissako au journal Libération, « celui qui est barbare est d’abord un être humain et avant d’être un égorgeur, il a été enfant ». (…)
Avec ce premier grand rôle, l’acteur espère sortir des rôles typés qu’on lui confie depuis longtemps au cinéma ou la télévision. Souvent, il joue les Algériens, les petites frappes – dans Voyoucratie, un premier long métrage français de Kevin Ossana et Fabrice Garçon – ou les éducateurs sociaux, dans Famille d’Accueil, une série produite par France 3. « J’aimerais aussi faire le libraire du coin ou le type qui aime sa femme, sourit-il. L’avocat ou le médecin issu des minorités, qui existe dans la société française mais n’est pas représenté à l’écran ». (…)