Pierre de Villiers, ex-chef d’État-major des Armées (de 2014 à 2017), s’est exprimé, ce 10 septembre, devant un parterre de dirigeants de start-up réunis par Challenges et ses partenaires à l’occasion de l’édition 2025 du Trophée des futures licornes.
L’ancien chef d’Etat-major des Armées, Pierre de Villiers, débarqué en juillet 2017 par Emmanuel Macron, est sorti de la cure de silence médiatique qu’il s’est imposé depuis deux ans. Invité du Trophée des futures licornes, dont Challenges est partenaire, il a remercié les lauréats et salué leurs aventures entrepreneuriales : « Ils sont l’expression du génie français, un signe d’espérance. » De l’espérance, il en faut, quand on écoute Pierre de Villiers. Interrogé sur la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, il commence tout de même sur une note positive en se félicitant du choix d’un (ancien) ministre des Armées pour ce poste, rappelant l’exemple de Pierre Messmer et estimant qu’il s’agit en tout cas « d’une bonne nouvelle, d’un bon signe ».
Pierre de Villiers décrit un échiquier géopolitique et militaire où l’on fait face au retour de deux zones de conflictualité – l’Ouest avec le bloc de l’Est, le Proche-Orient – auxquels s’ajoutent les questions de l’islamisme et du dérèglement climatique. Mais au-delà de ces problèmes qui existaient déjà et qui ne font que se renforcer, il pointe surtout un monde devenu très instable : « C’est bien là la grosse différence par rapport à avant. »
Une instabilité générale, partout, dans toutes les zones, car on assiste au retour d’un monde bipolaire. D’un côté, l’Occident dont nous faisons partie derrière les Etats-Unis, et de l’autre la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran. Beaucoup de pays de ce qu’on appelle le Sud global, en tout cas plein de pays qui ont la haine de l’Occident : « Ils représentent à peu près 4 milliards d’habitants, 50 % du PIB mondial… Il faut savoir que chaque fois qu’il y a faiblesse de notre côté, la force, elle, en profite. » [ …]
« Regardez la Pologne, elle est allée de l’avant depuis longtemps, elle va être équipée de 2 000 chars, alors que nous peinons à arriver à 200 chars en fonctionnement. Entre la livraison, la maintenance de certains chars, vous voyez qu’on est très loin derrière, très en retard… » [ …]
Challenges (Article intégral)