FIGAROVOX/TRIBUNE – Antoine Valentin, maire de Saint-Jeoire (Haute-Savoie), commune à laquelle était rattaché le centre d’accueil d’un mineur isolé qui a poignardé un éducateur, mercredi 5 juin, pointe la responsabilité de l’exécutif en matière de lutte contre l’immigration.
(…) Aujourd’hui, un mineur isolé rattaché à un centre situé dans ma commune a poignardé son éducateur avant de mettre le feu à la villa qui l’hébergeait, se retournant ensuite contre les gendarmes et obligeant ces derniers à faire usage de leurs armes.
J’ai d’abord une pensée émue pour l’éducateur qui se bat contre la mort. Au fil de mon mandat, bien que souvent en désaccord sur la politique de l’immigration de masse, j’ai appris à respecter ces hommes et femmes qui vouent leur vie, avec humanité et dévouement, à l’accompagnement de ces migrants avec bien peu de moyens.
J’ai aussi, évidemment, une profonde reconnaissance pour les gendarmes intervenus rapidement, malgré un sous-effectif chronique et organisé. Ils sont les derniers maillons de la sécurité de nos administrés et sur leurs épaules surchargées pèse désormais une menace trop grande.
En effet, loin de Paris, la réalité est implacable. Elle anéantit les coups de communication de nos ministres et révèle ce que nous refusons de voir : la faillite progressive mais certaine de notre modèle de société. En tant qu’élus locaux, en tant que maires, nous sommes enracinés dans la réalité quotidienne des Français et observons ce que nos gouvernants persistent à ignorer.
Je n’ai pas peur de l’affirmer : la responsabilité de l’exécutif est double. D’une part, ils refusent d’agir concrètement contre une immigration de masse devenue incontrôlable. Et d’autre part, en plus de cette inaction complice, ils ne fournissent aucun moyen décent à ceux qui ont la lourde charge d’accueillir ces migrants et qui le font avec une grande humanité. Si ce migrant était déséquilibré, que faisait-il libre et en colocation dans une villa ? Nous n’avons plus les moyens de faire face, il est temps de l’admettre.
En répartissant les migrants sur l’ensemble du territoire, l’exécutif disperse des barils de poudre. Une folie d’autant plus dangereuse pour les Français que les centres chargés de les prendre en charge manquent cruellement de moyens. À titre d’exemple, dans ma commune, le poste d’enseignant en langue française est resté non pourvu pendant un an, laissant ces demandeurs d’asile sans solution dans le silence généralisé des belles âmes, pourtant si promptes à vouloir nous imposer toute la misère du monde.
Dès les premiers jours de mon mandat en tant que jeune maire d’une commune rurale, j’avais rapidement pris conscience que nos territoires ne seraient pas épargnés par l’ensauvagement généralisé de notre société. Une tendance d’autant plus préoccupante que nos gendarmeries se voient progressivement dépouillées de leurs effectifs au profit des zones urbaines et des nouvelles casernes promises par le ministre de l’Intérieur.
À la suite d’une tribune publiée dans Le Figaro en 2021 pour dénoncer cette situation, j’avais d’ailleurs subi les remontrances du préfet de l’époque, qui contestait non seulement mon analyse, mais aussi l’usage du terme «ensauvagement».
Plus récemment, dans une autre tribune, j’avais alerté sur le risque terroriste et islamiste menaçant nos petites communes. Là encore, les adeptes du «pas de vague» m’invitaient à tempérer mes propos. (…)