À Drancy, un généraliste de 64 ans, le Dr Mohamed Oulmekki, a été sauvagement agressé pour une banale histoire de remboursement. Le 25 novembre 2024, un patient de 22 ans, qu’il soignait depuis l’enfance, lui assène “un coup de tête” après une dispute. Résultat : triple fracture du nez, perte du goût et de l’odorat. Le tribunal de Bobigny condamne l’agresseur à trois semaines de travaux d’intérêt général. “Moi je vais avoir des séquelles à vie, et lui, il n’a fait que 24 heures de garde à vue… Où est la justice ?”, dénonce le médecin, qui espère en appel “une sentence à la hauteur du préjudice”.
Sur les photos prises juste après l’agression, le sang coule le long de son visage tuméfié. L’homme, inconnu des services de police, a plaidé “un geste pas sympa du tout, mais un seul”, selon son avocat, Me Plouvier, qui parle d’un “beau jugement républicain et démocrate”. Le médecin, lui, confie aller “au travail la peur au ventre” et être “sous antidépresseurs depuis presque un an”. Soutenu par ses patients — “Qui resterait dans le 93 ?”, s’écrie Cayenne dans un avis en ligne — il a choisi, avec son épouse également médecin, de ne pas quitter ce “premier désert médical de France”.
Le Conseil de l’Ordre et le parquet ont fait appel d’un verdict jugé trop clément. “Une décision de justice est faite pour punir, éduquer, éviter la récidive !”, martèle son avocate, Me Besma Maghrebi-Mansouri. Le Dr Oulmekki dénonce une violence “désormais structurelle” : “En une seule année, j’ai été victime de plus d’agressions qu’en 26 ans. Ce monde devient fou !” En 2024, l’Ordre des médecins a recensé 1 992 violences contre des praticiens, en hausse de 26 %. Dans ces quartiers où “la justice malhonnête” semble absente, certains habitants le disent sans détour : “On se ferait justice nous-mêmes et vous le savez !”
(Merci à Taxi Girl)