“J’vais faire d’la corde à sauter avec ses putains d’boyaux !“. Le 23 avril, dans Planète rap, sur Skyrock, le verbe de Kanay n’était pas passé inaperçu. Pas plus que son visage marqué, ses cheveux bruns mi-longs et sa mèche blonde. (…)
Kanay alternait passages en studio et rendez-vous avec la maison de disques Sony, en région parisienne. Parti de Marseille quelques jours avant son interpellation, le 3 juin, celui que l’état civil connaît sous le nom d’Erwan Bekhakhecha avait entraîné avec lui Sofia* (prénom modifié), mineure de 17 ans. D’après la victime, les deux jeunes marseillais s’étaient liés d’amitié avant de devenir intimes.
En région parisienne, les deux jeunes gens allaient d’hôtels en Airbnb, accompagnés d’un ami de Kanay. Contactés par des hommes via le site et par téléphone, Sofia* indique avoir “généralement 15 clients par jour“, pour une durée moyenne de 30 minutes (soit 100€).
En cas de problème, le proxénète intervient selon un fonctionnement qui semblait bien rôdé, jusqu’à ce qu’une dispute éclate, le 3 juin. D’après la victime, Kanay s’était emporté alors qu’elle était dans la salle de bain, lacérant ses vêtements avec un opinel et lui assénant des coups en la menaçant de la brûler avec un fer à repasser et de lui plonger la tête dans un évier rempli d’eau.
Interpellé le soir-même, Kanay avait contesté les menaces mais pas d’avoir découpé les effets personnels de la victime avant de la pousser pour la mettre à la porte de l’appartement qu’ils occupaient. Quant aux faits de proxénétisme, le rappeur avait fini par les reconnaître, contestant néanmoins avoir connaissance de la minorité de la victime.
Le 30 juillet, devant le tribunal correctionnel de Bobigny, le parquet avait requis cinq ans de prison dont quatre ferme à l’encontre du rappeur. Le tribunal l’a finalement condamné à quatre ans de prison dont deux ferme. (…)
(Merci à Taxi Girl pour sa proposition.)