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Au matin du 2 août 2019, Gérard alors âgé de 75 ans, est sorti de chez lui comme à son habitude pour aller acheter son journal, au café le Neptune, boulevard Gambetta à Tourcoing. Il s’est fait beau pour, ensuite, emmener sa femme faire des courses. Sous sa chemise entrouverte, le septuagénaire a pris soin de mettre sa belle chaîne en or autour du cou.

La suite, c’est le président du tribunal correctionnel qui la raconte. En l’absence de la victime. Gérard est décédé en juillet 2023 « dans d’atroces souffrances », son état de santé ayant décliné après cette agression et les nombreux jours de coma dans lequel il a plongé.

Onze jours de coma

Vers midi, un chirurgien leur demande de venir. « Mon père était dans le coma, dit l’un de ses fils. À cause des médicaments qu’il prend, du sang s’est répandu dans la boîte crânienne. Il était dans un état… Les médecins faisaient tout pour le sauver. Ils n’avaient même pas vu qu’il avait plusieurs doigts brisés. »

« Pour respirer, on lui a fait une trachéotomie. Il a une sonde gastrique, des tuyaux partout. Il cligne des yeux et fait des bisous avec les lèvres, c’est tout ce qu’il sait faire. Au début, les médecins comptaient en heures, aujourd’hui, ils comptent en mois. »

Un homme qui lui demande son chemin

« Il a stationné sa voiture. Il a traversé le boulevard pour arriver à hauteur de la station de métro Carliers. Il explique qu’il a été interpellé par un homme d’une quarantaine d’années, très basané, qui lui a demandé son chemin pour aller jusqu’à l’église Saint-Christophe ». Le Tourquennois accepte. « La victime explique que l’homme l’a remercié chaleureusement. Qu’il a pris sa main en lui disant qu’il était rare de rencontrer quelqu’un d’aussi serviable. Puis il s’est soudainement retrouvé à terre ».

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« Mon père est décédé à cause de cette agression, il ne s’en est jamais remis, dit l’un de ses fils. Il était en parfaite santé mais il s’est pris une bordure du trottoir et il a fait une hémorragie cérébrale. C’était quelqu’un d’adorable et on a profité de sa gentillesse. Notre père, c’était le ciment de la famille. On a foutu notre vie en l’air pour 150 balles, c’est honteux ! ».

150 euros, c’est effectivement la somme que l’auteur des faits, déjà condamné à trois reprises pour des vols ou des recels de vols, va tirer de la revente de la chaîne en or, sur le marché de Wazemmes à Lille. Zakaria Nojoum a été condamné à quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt et interdiction définitive du territoire français. Une peine conforme aux réquisitions du parquet.

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VDN

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