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Christophe, Claude et Guilhem, les héros oubliés de l’attaque anti-française de la Gare de Lyon : « Ni la Mairie de Paris ou le gouvernement » n’ont pris de ses nouvelles (Màj : Témoignage de Christophe)

06/02/2024

Contrairement à ce que laissent entendre certains médias, l’assaillant malien de la Gare de Lyon n’a pas été “neutralisé” par un seul homme mais par l’action conjuguée de plusieurs intervenants. “Une première personne s’est interposée, à qui il a porté un coup de couteau à l’abdomen et des coups de marteau à la tête ; le pronostic vital de cette victime est toujours engagé. Un deuxième voyageur est également intervenu, plaquant le suspect au sol, avant que trois autres personnes l’y maintiennent, et que les agents de sécurité et policiers le prennent en charge”, a indiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué publié ce mardi matin. “C’est grâce aux réactions immédiates et courageuses de chacune de ces personnes que le périple violent du mis en cause a été interrompu.” Selon nos informations, l’homme qui a plaqué le suspect au sol est en effet un voyageur passant par là. “Son rôle est complètement sous côté. C’est lui qui devrait être mis en avant”, confie à

Une source sécuritaire, qui a visionné la vidéo de l’attaque, filmée par la caméra de surveillance C246 à 7h32. En haut de l’escalator, le voyageur a vu à une dizaine de mètres l’assaillant s’en prendre à un homme et le frapper à la tête avec un marteau. “Il lui a foncé dessus et a réalisé un plaquage digne du XV de France au moment où il s’apprêtait encore à frapper”, décrit notre source. “La vidéo est sans aucune équivoque.” Le voyageur, décrit comme “brun, blanc, taille moyenne, corpulence normale”, a ensuite maîtrisé le suspect, avant d’être rejoint par d’autres personnes qui l’ont immobilisé au sol. “Il n’est pas resté sur place car il avait un train à prendre visiblement et que passer la journée en audition ne devait pas être dans ses plans”, avance la source sécuritaire. Le suspect “était finalement maîtrisé avec l’aide d’un agent de sécurité puis interpellé conjointement par la SUGE et les policiers rapidement diligentés sur place”, confirme une synthèse de la sous-direction de la police régionale des transports. “L’individu l’ayant plaqué au sol était retrouvé plus tard en gare de Lausanne en Suisse car il n’était pas resté sur les lieux.” Le parquet de Paris a ouvert ce mardi une information judiciaire sur les infractions de “tentatives d’assassinat” et de “violences avec arme, aggravées par la circonstance que les actes ont été précédés, accompagnés ou suivis de propos qui établissent qu’ils ont été commis contre les victimes en raison de leur appartenance, vraie ou supposée, à une prétendue race, ethnie, nation ou religion déterminée”.

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Christophe, jeune retraité de 57 ans, fait partie des trois personnes blessées ce jour-là par le suspect (…) en haut des escaliers mécaniques, un sac à dos abandonné éveille son attention. « Je vois ce sac qui traîne, je me dis ce n’est pas normal, et je tourne la tête pour regarder autour. »

C’est alors qu’il aperçoit un homme, avançant couteau dans une main et marteau dans l’autre, « qui attaque des gens dans le hall ». Une femme est touchée, ainsi qu’un sexagénaire « qui s’est battu avec lui ». Frappé à l’abdomen et à la tête, ce dernier est toujours hospitalisé dans un état sérieux.

Christophe se met alors à crier. « Pour attirer son attention vers moi », explique-t-il. Il voit alors un homme se ruer sur l’assaillant, « comme un sanglier », pour le renverser. Selon nos informations, il s’agit d’un jeune ingénieur qui, après son intervention, aurait tout simplement quitté les lieux pour prendre son train. « Quand j’ai vu l’homme à terre, je me suis dit, c’est le moment d’y aller. Je lui ai sauté dessus, avec deux autres personnes. » Christophe décrit un « corps à corps », « comme au judo ». L’assaillant est allongé, « les autres tiennent les bras », et lui perçoit « un couteau dans (son) cou » : « Il cherchait à l’enfoncer, mais je ne sentais pas la douleur », raconte encore le quinquagénaire, alors « dans un état second ». « Je n’entendais plus rien, raconte-t-il, j’avais l’impression de voir comme quand on regarde dans un tube. J’ai tiré sur sa main pour qu’il arrête, en fait j’ai saisi la lame du couteau. Puis le vigile est arrivé », poursuit-il, se souvenant « d’un pied qui se posait sur le bras avec le couteau ». (…)

Christophe, qui s’est jeté sur lui dans hésiter une seconde samedi matin, est sorti de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière lundi midi. Avec une dizaine de points de suture au cou, juste sous la mâchoire, et autant sur les mains, notamment autour de son pouce droit qu’il ne peut pas bouger pour l’instant. « J’ai failli mourir, réalise-t-il aujourd’hui, (…) ».

« Infirmières, chirurgien, mais aussi pompiers, forces de l’ordre… tout le monde a été nickel, vraiment ». Mais pas un représentant de l’autorité, mairie de Paris, gouvernement, membre d’un cabinet, élu… cite-t-il en vrac. « Personne n’a pris de mes nouvelles. Je trouve ça dégueulasse. Je n’ai pas eu un seul coup de fil juste pour me demander, vous allez bien monsieur ? », déplore Christophe, qui se sent « bien seul ».

« Je ne cherche pas à me faire mousser, vraiment, mais j’aurais aimé juste un peu de considération. Ça m’aurait mis un peu de baume au cœur aussi. Ce n’est pas anodin ce qu’il s’est passé quand même, ressasse-t-il, c’est violent psychologiquement. Dans une entreprise, il y a des procédures en cas de crise, avec une liste de choses à checker, compare cet ancien d’EDF. Là, vous repartez avec le numéro d’un psy, et puis c’est tout. »

Le Parisien


05/02/2024

(…) « Je fais ma ronde dans le hall 3. C’est très calme. Là tout à coup, j’entends des cris. Je me mets tout de suite à courir dans cette direction. Je vois d’abord un monsieur avec un couteau à la main. Un peu plus loin, il y a une personne qui est à terre. Elle est en sang, elle se tient l’abdomen. » Ce blessé, c’est Claude, 66 ans. Il a tenté de secourir la jeune femme que l’agresseur a d’abord essayé de poignarder. Si cette dernière est parvenue à esquiver les coups, le sexagénaire qui est intervenu a été grièvement touché au ventre. Son pronostic vital était toujours engagé ce dimanche en milieu d’après-midi, d’après le parquet de Paris.

Quand Abderahmane approche, l’assaillant est maintenant aux prises avec Guilhem, un jeune ingénieur qui se bat pour le désarmer. « L’agresseur essaye de le planter lui aussi, rembobine l’agent de sécurité. Je ne réfléchis pas du tout. Ma priorité c’est d’y aller et de le désarmer. C’est la seule chose à laquelle je pense. » Il se jette sur l’agresseur qui tombe aussitôt à terre.

(…) Le Parisien

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