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La nationalité n’est pas un critère, mais elle est devenue un problème. L’hebdomadaire Marianne a rendu public en août 2023 un courrier de Ia Société Francophone de transplantation datant de 2018. Depuis quelques années, écrivent les auteurs, nous constatons l’afflux de patients refugiés (Ukraine, Georgie, Albanie, etc) qui, amenés par des passeurs, arrivent dam nos services d’urgence en situation souvent très précaire, nécessitant des séances de dialyse immédiates et désirant rapidement s’inscrire sur nos listes de transplantation. Contactée, la SFP ne s’exprime pas. Depuis sa fenêtre brestoise, Yann Pailler confirme. « Je croise beaucoup d’étrangers au service de néphrologie de l’hôpital de la Cavale-Blanche…» Autrice d’un rapport sur le cout des soins dispensés aux étrangers en situation irrégulière, remis à l’Assembler nationale en mai 2023, la deputée LR Veronique Louwagie a constaté que les étrangers, qui représentent 7 % de la population résidente, bénéficient de 14 % des greffons depuis 2015 » Ils sont pris en charge à 100%. D’où viennent-ils ? « Je demande à le savoir depuis plusieurs années, mais on m’oppose la confidentialité des données personnelles. »

« C’est une réalité, il y a des organisations mafieuses qui déposent des migrants malades » dans les hôpitaux français, affirmait le docteur A. T. en janvier 2020 lors d’un café éthique rapporté par la Revue de bioéthique de Nouvelle-Aquitaine. Notre pays est très accueillant. Lorsqu’un migrant arrive en Allemagne avec une insuffisance chronique terminale rénale, il n’est pris en charge en dialyse que quinze jours. Au bout de ces quinze jours, selon le praticien, «ces patients sont reconduits à la frontière. Nos collègues de Strasbourg nous racontent régulièrement que leur centre de dialyse est saturé de ressortissants des pays de l’Est, déposés a la frontière française par nos collègues allemands…»

« L’Agence nationale de la biomédecine traite le problème les yeux grands fermés, considère Nicolas Pouvreau-Monti, cofondateur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, groupe de réflexion créé en 2020. Des réseaux vendent aux patients étrangers la liste des hôpitaux français qui font tel type de greffe et dans quel délai. A force d’angélisme, on va tarir les dons.»

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En définitive, en effet, ce sont sur les donneurs que tout repose. L’intérêt bien compris de la médecine française pourrait être de mettre son expertise reconnue en matière de greffe au service de patients étrangers. « Cela se fait déjà, souligne Nicolas Pouvreau-Monti. Des Algériens viennent se faire greffer en France, à leur charge, avec leur donneur. » Celui-ci doit être compatible avec le receveur. Or, en la matière, l’origine ethnique compte beaucoup. Un Congolais qui vient en France dans l’espoir d’une greffe pose un défi financier, éthique mais aussi médical. Chaque malade possède son propre profil immunologique, déterminé en partie par ses origines géographiques, écrit l’Agence nationale de la biomédecine dans un communiqué du 7 septembre 2013 relatif à la greffe de moelle osseuse, une des plus exigeantes qui soient en termes de compatibilité entre le donneur et le receveur. « Il est donc essentiel que le registre reflète les diversités des origines telles qu’elles existent en France et dans le monde pour améliorer les chances de trouver un donneur pour chaque malade. » Il existe plus de 350 anti-gènes à la surface des globules rouges, qui conditionnent la réussite d’une greffe. Leur fréquence varie selon les ethnies. Contactée, l’Agence refuse de dire lesquelles sont sous-représentées parmi les donneurs… Tout porte à croire qu’elles sont issues du Maghreb, du Proche-Orient et tout particulièrement de l’Afrique subsaharienne, où les tabous culturels (et non religieux) entourant la mort sont si forts que les familles s’opposent aux prélèvements d’organes. Au Burkina Faso, relevait la jeune médecin Linéa Ouédraogo dans une thèse soutenue en avril 2022, les dons d’organes sont inexistants.

Le Point

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