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La gestion par l’Allemagne de la crise migratoire actuelle a été au cœur de l’agenda politique au cours des dernières semaines, les prochaines élections régionales en Hesse et en Bavière intensifiant encore le discours public sur la question.

Face au mécontentement croissant que suscite la gestion par le pays de la situation des réfugiés, l’Allemagne a décidé de se tourner vers la conclusion d’accords bilatéraux avec des pays afin de réduire le nombre de nouvelles demandes d’asile, dont six sont actuellement en cours d’élaboration.  

L’Allemagne n’a jusqu’à présent signé qu’un seul « accord de partenariat sur la migration et la mobilité » bilatéral, avec l’Inde, mais le gouvernement est en « pourparlers confidentiels » avec plusieurs pays, selon le ministère allemand de l’Intérieur.  

« La Géorgie, la Moldavie, le Kenya, la Colombie, l’Ouzbékistan et le Kirghizstan peuvent actuellement être mentionnés » comme des pays impliqués dans des discussions sérieuses pour des accords qui faciliteraient le rapatriement des migrants vers ces pays, a déclaré le ministère de l’Intérieur à l’agence de presse dpa mardi (3 octobre).  

La gestion par l’Allemagne de la crise migratoire actuelle a été au cœur de l’agenda politique au cours des dernières semaines, les prochaines élections régionales en Hesse et en Bavière intensifiant encore le discours public sur la question.  En effet, 73 % des personnes interrogées dans le cadre d’une récente enquête de Deutschlandtrend considèrent que la gestion de la crise des réfugiés par l’Allemagne est mauvaise ou très mauvaise. 

Au niveau gouvernemental, cependant, la coalition a eu du mal à se mettre d’accord sur une approche commune, notamment parce que les Verts, le partenaire mineur du gouvernement tripartite du chancelier Olaf Scholz, hésitent à adopter une ligne plus dure sur l’une de leurs convictions fondamentales, à savoir une politique humaine à l’égard des réfugiés.  

Néanmoins, M. Scholz s’est dit convaincu que d’autres accords seraient bientôt finalisés.  

« On en a beaucoup parlé, je le dis, mais nous sommes vraiment en train de le faire et nous avons fait de grands progrès », a-t-il déclaré lors d’une réunion avec des citoyens à Hambourg lundi (2 octobre).  

M. Scholz est déjà intervenu par le passé pour tempérer l’approche plus favorable aux migrants préconisée par les Verts. Cela a été le cas la semaine dernière, pour passer outre l’opposition à l’accord européen sur le Pacte asile et migrations de la part de sa ministre des Affaires étrangères, l’écologiste Annalena Baerbock.  

Par ailleurs, M. Scholz a également signé vendredi (29 septembre) un protocole d’accord sur la question avec le Kirghizstan et un document similaire avec l’Ouzbékistan — deux pays qui, cette année, ont accueilli au total quelque 160 réfugiés, alors que l’Allemagne a enregistré plus de 220 000 demandes d’asile au cours de la même période.  

Parmi les pays avec lesquels l’Allemagne cherche à conclure des accords migratoires, seule la Géorgie a accepté un grand nombre de demandeurs d’asile (environ 7 400) par rapport au nombre légèrement plus élevé de demandeurs.  

Néanmoins, les efforts déployés avec ces pays ne seront pas vains.  

M. Scholz, qui est convaincu que l’opinion publique soutiendra l’initiative, affirme que le gouvernement dispose désormais d’un projet pour de tels accords, ce qui permettra d’accélérer le travail.  

Euractiv

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