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Migrants : en pleine crise migratoire, la justice européenne déclare illégal le refus systématique d’entrée sur le territoire français (MàJ)

27/09/23


Face à cela, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réaffirmé samedi 23 septembre qu’il était nécessaire de continuer les contrôles tels qu’ils se font actuellement “au vu du contexte terroriste et migratoire“.

Le ministre ajoutant : “Il est primordial que les services du ministère de l’intérieur, dans le contexte terroriste et migratoire que nous connaissons, puissent avoir les moyens de protéger les frontières. Le ministre y veille tout particulièrement”. Des propos rapportés par nos confrères du Monde dans leur édition du 23 septembre.

Dans les faits donc, cette décision de justice n’a pas été suivie d’effets. Interrogée à ce propos par France 3 Côte d’Azur, la directrice de la PAF Emmanuelle Joubert précisait : “on a été informé de cette décision. L’État réalise actuellement une analyse. Nous, on est dans l’opérationnel, on devrait avoir des consignes plus tard“.

France 3

21/09/23

La juridiction européenne estime que la France doit respecter la directive européenne dite « retour »

La France ne peut pas procéder dans tous les cas au refoulement, vers un pays voisin, d’un ressortissant étranger entré irrégulièrement sur son territoire. C’est en substance la conclusion d’un arrêt rendu jeudi par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

La CJUE était sollicitée par le Conseil d’État français, lui-même saisi par plusieurs associations sur la question suivante : un pays qui a rétabli les contrôles aux frontières intérieures de l’UE, comme la France le fait depuis 2015, peut-il refouler systématiquement sur cette seule base un migrant qui franchit irrégulièrement sa frontière, sans tenir compte d’une directive européenne dite « retour » ?

Cette directive prévoit notamment que le ressortissant non Européen puisse « bénéficier d’un certain délai pour quitter volontairement le territoire ».

« La Cour juge que, dans une telle situation, une décision de refus d’entrée peut être adoptée sur la base du code frontières Schengen mais que, en vue de l’éloignement de l’intéressé, les normes et procédures communes prévues par la directive + retour + doivent tout de même être respectées, ce qui peut aboutir à priver d’une large partie de son utilité l’adoption d’une telle décision de refus d’entrée », a écrit la CJUE jeudi dans un communiqué.

En résumé, « la décision vide de sa substance les effets des refus d’entrée », commente Laure Palun, directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), qui fait partie des organisations requérantes. Une « victoire », estime-t-elle, car « la CJUE dit qu’on ne peut pas enfermer les personnes en zone d’attente, qu’il faut leur laisser un délai pour le départ ».

« Après huit ans de pratiques illégales du gouvernement français en matière de contrôle et d’enfermement des personnes en migration aux frontières intérieures, la CJUE confirme […] qu’elles sont contraires au droit », ont écrit dans un communiqué commun jeudi une vingtaine d’organisations, dont celles qui avaient saisi le Conseil d’État.

La France, estiment-elles, « doit se conformer au droit de l’Union européenne » et « prendre des mesures immédiates sans attendre que le Conseil d’État n’en tire toutes les conséquences ». Le ministère de l’Intérieur n’a pas réagi dans l’immédiat.

www.sudouest.fr

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