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Près de la moitié des recourants à l’aide alimentaire sont immigrés

Les personnes immigrées sont surreprésentées chez les recourants : elles constituent 44 % des recourants du champ de l’enquête Aide alimentaire, contre 10 % de la population métropolitaine. Cette part est du reste sous‑estimée, puisqu’elle n’inclut que les recourants en mesure de répondre à un questionnaire en français. Un auto-questionnaire en anglais a été proposé aux personnes non francophones, mais trop peu de personnes ont accepté d’y répondre pour en permettre l’exploitation. Un dénombrement réalisé au moment de l’enquête permet cependant d’estimer le nombre de recourants non francophones à environ 160 000 (correspondant à environ 420 000 bénéficiaires en incluant les familles), soit environ 14 % des recourants francophones (immigrés ou non). Les recourants immigrés non francophones constituent ainsi le quart des recourants immigrés.

Les recourants immigrés sont plus jeunes et plus souvent en couple avec enfants

Les origines des recourants immigrés francophones diffèrent de celles de l’ensemble des immigrés dans la population : neuf sur dix viennent d’Afrique, alors que les immigrés africains représentent à peine la moitié de l’ensemble des immigrés résidant en France en 2021.

Les recourants immigrés francophones se distinguent aussi des autres recourants : 40 % sont des hommes, contre 33 % parmi les non‑immigrés ; ils sont plus jeunes (18 % ont entre 16 et 24 ans, contre 6 %), et les couples avec enfants sont deux fois plus fréquents (30 % contre 16 %, figure). Surtout, ils sont dans des situations nettement plus précaires : 62 % seulement résident dans leur propre logement, contre 88 % des non‑immigrés. Leur niveau de vie est aussi plus bas : 58 % font partie des 40 % de recourants les plus pauvres, contre 27 % des non‑immigrés. Plus souvent que les non‑immigrés, ils ne reçoivent aucune autre aide que l’aide alimentaire (18 % contre 11 %). En particulier ils bénéficient moins souvent de prestations sociales (57 % contre 78 %), notamment du fait d’un statut administratif lui aussi précaire : plus d’un tiers des recourants immigrés francophones ne dispose pas d’un titre de séjour longue durée.

INSEE

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