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Lallab, OUTrans, Com’ je t’aime… Ces derniers mois, plusieurs associations chargées d’intervenir dans les établissements scolaires ont déclenché un tollé.

Les interventions d’associations devant les élèves engendrent parfois des situations explosives. Ainsi “l’affaire Lallab”, révélée en mars dernier, a suscité la polémique : comment une association qui pourfend, entre autres, la loi de 2004 sur l’interdiction du port de signes religieux ostensibles – qualifiée d’”antiféministe” sur son site Internet – a-t-elle pu intervenir, cet hiver, auprès d’élèves de quatrième d’un collège public ? Véronique Grandpierre, inspectrice et référente “laïcité, faits religieux” de l’académie de Paris avait alors expliqué à L’Express “remonter le fil des événements pour tenter de comprendre comment cela a pu arriver”.

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Enfin, le 19 mai, le récit d’un atelier organisé un mois plus tôt par l’association OUTrans à l’Ecole alsacienne, dans le VIe arrondissement de Paris, a également provoqué un tollé. Selon Le Figaro, la teneur de l’intervention, supposément consacrée à la prévention des LGBT-phobies – et finalement essentiellement centrée sur la question trans – a scandalisé de nombreux parents d’élèves qui ont dénoncé une forme de “propagande” en faveur du “militantisme trans”. Selon le quotidien, certains élèves auraient été recadrés par les conférenciers et qualifiés de “transphobes” après avoir protesté contre l’affirmation selon laquelle des hommes peuvent être “enceints”. “Cette intervention n’était pas conforme à ce qui était prévu”, a depuis reconnu la direction de l’école dans un communiqué.

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Cette instance, composée notamment de représentants de syndicats enseignants, de parents d’élèves, d’associations, ou du ministère de l’Education nationale, est chargée d’étudier les demandes et de donner un avis consultatif. Au ministre ensuite de les suivre ou non. “Nous vérifions tout un tas de paramètres, comme le fait que ces associations sont bien à but non lucratif, qu’elles respectent le principe de laïcité et d’ouverture à tous sans discrimination ou qu’il n’y a pas de risques de dérives sectaires”, précise Stéphanie de Vanssay. Autre obligation censée servir de garde-fou : toute intervention d’une personnalité extérieure ne peut se faire qu’en présence d’un membre de l’équipe éducative.

Voilà pour la théorie. Dans la pratique, certaines interventions dans les écoles ne sont pas exemptes de dérives. Le fait que l’association L214, qui revendique la promotion du véganisme, organise des ateliers dans les écoles, interpelle. “Cette dernière ne dispose pas d’agrément national ou académique et elle n’intervient que très peu”, précise-t-on rue de Grenelle. Mais les associations ayant un positionnement militant sont-elles autorisées à intervenir ? “Il arrive que certaines ne soient labellisées que sur une partie de leur activité en lien avec le champ de l’enseignement et que le reste de leurs actions en soit exclu”, nuance encore le ministère de l’Education nationale. En février dernier, des militants de droite ou d’extrême droite s’étaient insurgés contre la venue de l’association SOS Méditerranée – agréée nationalement – dans des lycées, l’accusant de faire de la “propagande pro-immigration”. “Typiquement, une association de ce type peut intervenir dans un espace scolaire pour présenter ou éclairer la question du fait migratoire. En revanche, elle n’est pas autorisée à militer pour ou contre telle ou telle réglementation”, répond le ministère.

Pour bon nombre d’enseignants, ces associations ont le grand avantage de permettre à leurs élèves de développer leur esprit critique. “Beaucoup vont amener les enfants à penser, à réfléchir et à débattre ensemble. Bref, à se frotter à l’expérience démocratique qui consiste à pouvoir exprimer ses accords et désaccords dans un cadre apaisé. Ce n’est pas rien !”, estime Rémy-Charles Sirvent, secrétaire général du Comité national d’action laïque.

(…) L’Express

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