Fdesouche

Andreas Bikfalvi travaille au Bordeaux Institute of Oncology. Ses travaux portent sur le cancer et la biologie vasculaire.

Vingt-neuf scientifiques de différentes nationalités, dont moi-même, se sont levés pour s’opposer aux attaques contre le mérite dans les sciences. Dans un article publié dans la revue à comité de lecture Journal of Controversial Ideas , nous mettons en lumière l’attaque idéologique contre la science qui se déroule dans les coulisses des universités, des maisons d’édition scientifiques et des instituts et agences de financement tels que l’Institut national de la santé (NIH) et la Fondation nationale des sciences américaine (NSF).

(…)

Cette nouvelle vision s’oppose à l’existence d’une réalité objective et prétend que le monde ne peut être perçu qu’à travers l’« expérience vécue », qui à son tour dépend des caractéristiques immuables du scientifique telles que son sexe et son origine ethnique. Par ailleurs, selon cette vision, la science est coupable car elle aurait perpétué le racisme et le sexisme et aurait été l’instrument d’un projet colonial. Et cela ne concernerait pas seulement le passé mais perdurerait et s’appliquerait aussi à la situation présente. Selon cette théorie, en raison de l’importance centrale de l’« expérience vécue », les scientifiques et leurs recherches devraient être évalués sur la base de leur identité de groupe (ethnie, sexuelle, genre, etc.) plutôt que sur leur mérite.

Parce que la science est basée sur la recherche de vérités objectivables, l’idéologie de la « théorie de la justice sociale » menace l’ensemble de l’entreprise scientifique. Le mérite est l’un des piliers des sociétés modernes, de l’humanisme et de la démocratie car il est basé sur les qualités et les accomplissements de l’individu qui sont indépendants de son ethnie, de son sexe ou de ses croyances. Même imparfait, le mérite se traduit dans les sciences par de la sélection des individus, de projets ou d’articles pour leurs qualités intrinsèques. Le mérite est attaqué par la « théorie de la justice sociale », car il fait fi des appartenances aux groupes sociaux spécifiques (qui ne doivent pas entrer comme critères dans l’évaluation) et perpétuerait donc inégalité et injustice sociale.

Or, la science, fondée sur le mérite, s’est avérée efficace et a produit une meilleure connaissance de la nature qui a conduit à des avancées technologiques et à l’amélioration de la condition humaine.

Nous lançons aussi un avertissement pour la science sur le continent européen. La pénétration de l’idéologie identitaire y est en marche forcée, notamment dans les pays du Nord, mais maintenant aussi en France. Cette diffusion est aussi promue par certains appels d’offres de la Commission européenne, ainsi que des projets nationaux et régionaux (European Commission, Priorities for 2021-2027). La « théorie de la justice sociale » a une emprise forte sur les sciences sociales et s’est diffusée maintenant dans les sciences dures, les sciences de la nature et la médecine (STEMM).

(…)

Le Figaro

Merci au Tocsin

Fdesouche sur les réseaux sociaux