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Le niveau de violence est encore monté d’un cran dans le pays des Caraïbes, malmené par les gangs armés. La population, excédée, commence à se faire justice elle-même ou à fuir les quartiers les plus touchés, alors que les morts se comptent par dizaines chaque jour, dans l’indifférence générale, dénonce dans un éditorial amer “Le Nouvelliste”.

Mme Nicole Eliantus Augustin, une enseignante de trente-cinq ans de carrière, ne rentrera pas chez elle, ce lundi [24 avril]. Elle a été tuée sur la route, entre son lieu de travail et son domicile. Nicole Eliantus Augustin vient s’ajouter à la longue liste des civils tués en Haïti à cause de la terreur des gangs.

Le 8 mars 2023, l’éditorial du Nouvelliste était titré : “Haïti, la guerre qui ne dit pas son nom”, en parlant de la situation générale dans le pays. Moins de deux mois plus tard, c’est le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui dit dans un rapport : “Du fait du nombre élevé de morts et de la superficie croissante des zones contrôlées par les bandes armées, l’insécurité dans la capitale a atteint des niveaux comparables à ceux des pays en situation de conflit armé.”

Haïti n’étant en conflit avec aucun pays étranger, notre conflit armé est une guerre civile.

Ce lundi 24 avril a d’ailleurs marqué un tournant. Des membres de la population ont tué des membres de gangs [une douzaine d’entre eux ont été lynchés et brûlés vifs par la population alors qu’ils étaient en cours d’arrestation par la police dans le quartier de Canapé-Vert, à Port-au-Prince]. Des policiers ont tué des membres de gangs. Des membres de gangs ont tué des membres de la population. Les chasses à l’homme et les expéditions punitives se sont multipliées en plusieurs points de la région métropolitaine.

Des maisons civiles ont été attaquées. Des patrouilles policières et même un poste de police ont essuyé des tirs à l’arme automatique. […]

Courrier International

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