Dans une France théoriquement laïque, les musulmans qui participent à la vie publique semblent toujours avoir du mal à observer le mois de Ramadan en paix.
Pour commencer, Nantes a coupé son nouveau défenseur algérien Jaouen Hadjam parce qu’il refusait d’arrêter de jeûner lors des matchs à domicile. “Il n’y a pas de polémique”, a déclaré Antoine Kombouaré, le manager de l’équipe, défendant sa décision. “Ce n’est pas une punition. J’ai établi des règles. C’est son choix et je le respecte.
Dans un autre incident, la Fédération française de football (FFF) a envoyé un message à tous les arbitres. La FFF précise : « Il a été porté à la connaissance de la Fédération des interruptions de match suite à la rupture du jeûne du Ramadan. Ces interruptions ne respectent pas les dispositions des statuts de la FFF.
De tels événements mettent la France en porte-à-faux avec nos voisins.
Une fois de plus, les relations troubles de notre pays avec tout ce qui touche à l’observance de l’islam dans la vie publique suscitent une polémique. “En 2023, un match peut être arrêté 20 minutes pour toutes sortes de raisons, mais pas pour un verre d’eau”, a déploré le footballeur Lucas Digne.
L’ironie est que chacun de ces cas – porter un hijab pour courir, mettre un burkini pour nager ou jouer au football tout en observant le Ramadan – montre des musulmans participant à la vie publique, sans s’en retirer. Ce n’est pas du « séparatisme ». C’est la citoyenneté au sens propre du terme. Si seulement l’élite française pouvait comprendre cela.
Alors que Paris est sur le point d’accueillir les prochains Jeux Olympiques en 2024, la position d’une fédération sportive française de premier plan ne fait pas exactement de la Ville Lumière la plus éclairée – du moins lorsqu’il s’agit d’accueillir des athlètes de cultures diverses.
Journaliste et militante contre le racisme et le sexisme, elle agace, divise.
(Merci à Pablo.)
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