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Intégralité du débat du 18 avril 2023 au Parlement européen sur “La nécessité d’une solidarité européenne pour sauver des vies en Méditerranée, en particulier en Italie”

Retranscription écrite du discours du Commissaire européen au Budget et à l’Administration Johannes Hahn (Autrichien – ÖVP/PPE) :

Johannes Hahn, membre de la Commission. – Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les députés, à l’ordre du jour aujourd’hui, la solidarité, la solidarité avec les personnes, les êtres humains qui fuient la guerre ou les persécutions à cause de la couleur de leur peau, ou les personnes qui n’ont pas d’autre choix que le dangereux voyage dans l’espoir d’une vie meilleure. Nous devons traiter chaque personne avec dignité et humanité, qu’elle soit confrontée à l’asile ou au retour.

Mais la solidarité existe aussi entre les États membres – les États membres de destination et les États membres situés aux frontières et confrontés à un grand nombre d’arrivées. Comme l’Italie en ce moment même, avec plus de 30 000 arrivées au cours des seuls trois premiers mois de cette année, soit une augmentation de près de 300 % par rapport à la même période de l’année dernière. Plus de 1 500 personnes sont arrivées rien que le week-end dernier. Beaucoup arrivent sur l’île de Lampedusa. La côte de Lampedusa est aussi la côte de l’Union européenne. Les personnes qui y arrivent relèvent de notre responsabilité commune. Nous soutenons l’Italie en tant qu’Union. Nous avons réussi à relocaliser 950 personnes – les deux tiers venant d’Italie, beaucoup de Lampedusa – grâce au mécanisme de solidarité volontaire mis en place en juin dernier.

Nous voulons que les États membres relocalisent davantage et plus rapidement. La Commission coordonne et encourage les États membres à intensifier leurs efforts. Nous soutenons l’Italie avec nos fonds. L’Italie est le plus grand bénéficiaire des fonds de migration de l’UE, recevant près de 2 milliards d’euros depuis 2015 de nos fonds de migration et d’asile. La Commission discute actuellement avec l’Italie d’une éventuelle aide financière d’urgence supplémentaire. Nous soutenons l’Italie avec nos agences européennes, qui travaillent en étroite collaboration avec la police et les garde-côtes italiens, main dans la main et jour après jour. L’Agence européenne pour l’asile travaille avec 200 personnes en Italie, également à Lampedusa, où elles aident les migrants à communiquer avec les autorités, et plus de 300 personnes de Frontex et six patrouilleurs côtiers, deux avions et un hélicoptère. Ils patrouillent les vagues et recherchent les navires en détresse.

L’année dernière, Frontex a contribué à sauver plus de 50 000 vies en mer. Nous soutenons l’Italie par nos politiques. Nous mettons en œuvre le plan d’action pour la Méditerranée centrale lancé en novembre. Dans le cadre de ce plan, nous continuons à établir des partenariats solides en matière de migration avec les pays d’origine, de transit ou de destination. Pour soutenir l’Italie, nous devons renforcer notre partenariat avec la Tunisie, qui est jusqu’à présent le principal pays de départ vers l’Italie cette année. Dans le courant du mois, la commissaire Johansson se rendra en Tunisie pour lancer un partenariat opérationnel de lutte contre le trafic de migrants, afin de collaborer à la prévention des départs et des pertes de vies humaines et à l’augmentation des retours, mais aussi pour offrir des alternatives crédibles aux voyages mortels, en lançant un partenariat de talent avec la Tunisie.

Pour faire face à la forte augmentation des arrivées, l’Italie a annoncé l’instauration de l’état d’urgence. Nous comprenons que l’objectif principal de l’état d’urgence est de fournir des capacités d’accueil supplémentaires avec des procédures plus rapides dans les circonstances actuelles. Nous espérons que cet état d’urgence contribuera à relever les véritables défis auxquels l’Italie est confrontée. Dans le même temps, aucun État membre ne peut gérer seul les migrations, et aucune mesure politique ne suffira à elle seule à gérer les migrations. Nous avons besoin d’une politique migratoire européenne. Nous avons besoin d’une politique migratoire globale et, en bref, nous avons besoin du pacte.

Je vous remercie donc d’avoir fait aujourd’hui un nouveau pas en avant sur le pacte, un nouveau pas en avant vers une politique migratoire véritablement européenne, à savoir l’ouverture ce matin de négociations politiques entre le Parlement et le Conseil sur le règlement relatif à la procédure d’asile. Après le début des négociations sur Eurodac au début de cette année et avant le début, espérons-le, des négociations la semaine prochaine sur le filtrage, cela montre que l’Europe peut aller de l’avant en matière d’immigration et d’asile, que l’Europe va de l’avant en matière d’immigration et d’asile. Solidarité avec les personnes dans le besoin, solidarité avec les États membres dans le besoin : nous pouvons et devons faire les deux. Et je vous invite à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour parvenir à un accord sur le pacte avant la fin de ce mandat.

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