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29/03/23

Les explications du député LFI Bastien Lachaud :

Comment ne pas comprendre l’aspiration des descendants des victimes et de tout un peuple, à la reconnaissance d'un crime qui a été nié pendant 50 ans par les autorités soviétiques, et qui l'est à nouveau aujourd'hui par le pouvoir autocratique de Poutine ?

Se pose la question des termes et des modalités de cette reconnaissance. Elle doit être affrontée avec lucidité, en tenant compte des conséquences morales, scientifiques et politiques de la position de la France.

4 millions de morts. Nul ne peut nier la réalité. Nul ne peut minimiser son ampleur monstrueuse. Nul ne peut mettre en doute l’existence d’une intentionnalité de la part de Staline.
Crime de masse. Crime contre l'humanité.
Mais la qualification comme génocide pose question.

Les historiens sont divisés, selon les interprétations différentes de l'intention de Staline et selon la définition qu'ils donnent du concept de génocide, source de « controverses inévitables et insolubles », comme l'écrivait Timothy Snyder dans son grand livre « Terres de sang »

Sur le plan juridique, une seule définition fait autorité. Celle adoptée en 1948 par l'ONU. Elle repose sur deux critères 1) l'intentionnalité 2) la volonté de détruire « un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel ». C'est là le point d'achoppement du débat.

Assurément en Ukraine, la répression des résistances paysannes par Staline se superposa avec la volonté d'écraser toute renaissance d'un mouvement national ukrainien. Elle fut plus terrible encore que dans d'autres régions d'URSS.

S’agissait-il d’exterminer le peuple ukrainien ?
Toutes les victimes n'étaient pas ukrainiennes. Une partie des bourreaux étaient, eux, ukrainiens.
On mesure la différence avec les 3 génocides reconnus par l'ONU, le génocide arménien, la Shoah, le génocide rwandais.

Reconnaitre Holodomor comme génocide, serait ainsi remettre en cause la définition de l’ONU et la singularité des 3 génocides reconnus par l'humanité entière. Ouvrir la porte à la reconnaissance unilatérale de multiples autres génocides, au gré des conflits entre États.

Au nom de la volonté, que nous partageons, d'affirmer notre soutien à l’Ukraine face à l’agression criminelle du régime de Vladimir Poutine, il faudrait nous arroger le pouvoir d’écrire l’histoire, et risquer de fragiliser le droit international. Nous ne pouvons franchir ce pas.

J'ai exprimé notre point de vue dans mon intervention. Chacun peut la visionner. Il n'y verra aucune négation de la gravité du crime. Aucune complaisance envers l'agression russe actuelle. À condition d'être de bonne foi.

Cependant, le terme de génocide a un sens historique et juridique précis. Il ne s'emploie pas à la légère. En l'espèce, il ne fait pas l'unanimité. Les conséquences morales, scientifiques, politiques d'une déclaration unilatérales seraient sérieuses. C'est ce que j'ai expliqué.

Originally tweeted by Bastien Lachaud (@LachaudB) on 29/03/2023 à 8h30.


28/03/23

Cette sombre page de l’histoire ukrainienne trouve son origine dans la collectivisation forcée lancée par le dirigeant soviétique Joseph Staline à la fin des années 1920. L’objectif : supprimer la propriété privée et ouvrir des fermes d’État, appelées «kolkozes».

Conséquence, les prélèvements sur les récoltes augmentent de manière démesurée, celles-ci étant confisquées au nom de la collectivisation des terres. Des famines éclatent ainsi au Kazakhstan, décimant un quart de la population, et dans plusieurs régions de Russie comme la Volga ou le Caucase du Nord, faisant 1,5 millions de morts.

[…] CNEWS

Mardi 28 mars, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de résolution portant sur la reconnaissance et la condamnation de la grande famine de 1932-1933, connue sous le nom d’« holodomor », comme génocide.

[…] Assemblée Nationale

Nombre de votants : 170 – Nombre de suffrages exprimés : 170 – Majorité absolue : 86 – Pour l’adoption : 168 – Contre : 2 / L’Assemblée nationale a adopté.

Groupe Gauche démocrate et républicaine – NUPES / Contre : Jean-Paul Lecoq & Jean-Marc Tellier

[…] Assemblée Nationale

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