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Pour Marlène Gournay, ce ne devait être qu’un rendez-vous tarifé comme un autre. Une prestation de plus, sans excitation ni appréhension particulière. Ce lundi 9 septembre 2019, la Française de 34 ans, escort-girl installée à Genève (Suisse) depuis une dizaine d’années, a convenu d’une rencontre vers 23h30 avec un homme d’une quarantaine d’années qui semble lui avoir inspiré confiance. Il s’agit de Sonil Caboussat, une figure connue et charismatique des nuits genevoises qui évolue au croisement de l’événementiel, de la mode, du mannequinat… et du proxénétisme. Ces derniers temps, il s’occupe de la relocation d’appartements utilisés par des prostituées.

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Sonil Caboussat

« Elle voulait gagner de l’argent, ne rien devoir à personne et investir ensuite dans des projets qui avaient du sens pour elle », soupire l’une de ses connaissances. Atteinte d’une forme sévère de diabète, Marlène s’astreignait à une hygiène de vie aussi saine que possible, sans tabac ni alcool, avec une alimentation équilibrée et soigneusement étudiée. « Son envie d’ouvrir un magasin bio venait de là », complète Thierry, le compagnon de la défunte.

(…) À 34 ans, Marlène Gournay s’était déjà constitué un patrimoine substantiel en devenant propriétaire de deux appartements, payés comptant, l’un en Haute-Savoie, l’autre à Dubaï, sans oublier des places de parking à Montreuil (Seine-Saint-Denis). « Elle gagnait très bien sa vie et comme elle était très économe et très rigoureuse dans sa gestion, l’argent était bien utilisé », reconnaît Thierry. Une vraie femme d’affaires, à la fois solitaire, méfiante et altruiste. «

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Après sa mort, les enquêteurs de la brigade criminelle de Genève ont découvert qu’elle conservait dans le coffre-fort d’une banque des devises en grandes quantités (euros, francs suisses et dollars, notamment) pour un montant total dépassant les 300 000 euros.

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Née à Créteil (Val-de-Marne) en janvier 1985, fille unique de deux parents souffrant de maladies psychiatriques, la petite Marlène avait été rapidement placée par l’Assistance publique dans des familles d’accueil en région parisienne. Livrée à elle-même et en rupture avec la branche paternelle, elle avait tenté quelques « petits » métiers, notamment celui de cuisinière dans l’armée, et commencé une formation de sommelier. Mais l’univers de la prostitution, découvert dans le sillage de copines rencontrées dans un foyer de jeunes travailleurs, avait fini par l’aimanter. D’abord, au sein de salons de massage de la capitale, puis sur les rives du lac Léman, à partir du début des années 2010.

Le Parisien

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