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10/01/2023

Le document de la Cour des comptes sur la préparation des Jeux Olympiques à Paris en 2024, dont l’AFP a obtenu copie lundi et commandé de longue date, balaie tous les sujets. “Les enjeux relatifs à la sécurité et aux transports restent des défis à relever et doivent faire l’objet d’une vigilance particulière des pouvoirs publics et du comité d’organisation“, relève l’instance. Le rapport doit être présenté mardi 10 janvier au Parlement. La Cour pointe du doigt les “risques à circonscrire“.

Sur la sécurité, la Cour des comptes recommande de “planifier l’emploi des forces de sécurité intérieure en veillant à l’équilibre entre la couverture des besoins pour les Jeux et de ceux de la sécurité sur l’ensemble du territoire national”. Elle préconise de “stabiliser les besoins de sécurité privée et d’établir les mesures alternatives pour pallier ses probables carences” car le besoin d’agents en sécurité privée, plus de 20.000 a minima, risque fort de ne pas être satisfait. Les auteurs recommandent de “finaliser avant la fin du premier semestre 2023 le plan global de sécurité des Jeux“. La sécurité des JO et celle de la cérémonie d’ouverture inédite sur la Seine, fait l’objet de multiples réunions depuis deux ans. Les responsabilités sont partagées entre l’État, le comité d’organisation et les collectivités.

S’agissant des transports en Île-de-France, “certains projets présentent à ce stade des incertitudes sur leur délai de livraison et renforcent la tension sur le réseau de transport existant”. “Plusieurs opérations d’infrastructures (…) présentent des risques majeurs du fait de calendriers d’ores et déjà tendus et sans véritable marge de manœuvre“, relève la Cour, évoquant Éole et le réaménagement de la Porte Maillot. “Si elles n’étaient pas achevées pour les Jeux, il en résulterait une tension difficilement soutenable sur les lignes fortement sollicitées, avec les risques associés d’incidents et d’engorgements pour les usagers du quotidien. De tels phénomènes contribueraient à dégrader fortement l’acceptabilité de l’événement pour la population“, souligne encore le rapport.

Par ailleurs, la Cour expose plusieurs critiques concernant le Cojo, qui a rehaussé son budget de 10% en décembre, à 4,380 milliards d’euros. Elle signale d’abord du retard dans la signature des contrats avec les équipements qui seront utilisés pour les JO, comme le Stade de France.

Au début du mois de novembre 2022, seules onze des 80 conventions d’utilisation prévues avaient été signées (…). Ces décalages successifs exposent désormais le comité à un risque avéré, du fait des conséquences en chaîne qui en résultent sur la préparation des Jeux et, en particulier, pour la conclusion des négociations sur le modèle externalisé de livraison des Jeux“, s’inquiète la Cour. Elle demande que ces conventions soient signées début 2023. Elle évoque “un risque opérationnel et un risque financier“.

Pour les auteurs, il y a bien des “incertitudes substantielles sur l’équilibre final du budget du Cojo“. La Cour lui reproche notamment d’avoir puisé 115 millions d’euros sur sa réserve de 315 millions, car cela revient “à différer des mesures d’économies susceptibles d’être prises ultérieurement“. Si le Cojo est une association loi 1901 qui fonctionne avec des fonds privés, l’État se porte garant en cas de déficit.

Par ailleurs, la Cour relève qu’en l’état actuel, entre les lignes budgétaires du Cojo, de la Solideo (chargé des ouvrages pérennes), les dépenses des collectivités et celles de l’État qui ne sont pas encore fixées, elle n’est pas en mesure de calculer le coût réel des JO et “son impact total sur les finances publiques”.

Daté de janvier 2023, le rapport ne prend néanmoins pas en compte la dernière révision budgétaire du Cojo de décembre 2022. Un autre rapport est prévu au premier semestre 2023.

actu.orange

23/07/2022

La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme sur la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Dans un rapport confidentiel de 76 pages, révélé par le Canard enchaîné et dont l’AFP a pris connaissance, la Cour insiste sur la nécessité “d‘anticiper une mobilisation générale et massive des moyens matériels et humains pour assurer la sécurité des Jeux“. Une version définitive de ce rapport est attendue pour la fin de l’année.

Jugeant “impératif” d’accélérer le pas pour relever le défi sécuritaire “considérable” que représente cet événement, la Cour des comptes liste tous les manques à prendre en compte : capacité hospitalière, sécurité publique, sanitaire, risques terroristes, risques cyber, problème d’acceptabilité des jeux par la population…

A deux années de l’échéance, le président de la République Emmanuel Macron réunira lundi 25 juillet à l’Elysée la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin notamment pour faire le point.

La Cour évoque évidemment la cérémonie d’ouverture, inédite. Ardemment souhaitée par Emmanuel Macron et la maire de Paris Anne Hidalgo, elle est conçue comme une grande parade fluviale sur la Seine et accessible au public. Il était prévu dans le projet initial une armada de 200 bateaux et 600 000 spectateurs. Sans surprise, le rapport suggère de réduire la flotte, de procéder à des simulations en amont de la cérémonie et d’aménager le calendrier des épreuves le jour et le lendemain de la cérémonie d’ouverture pour “alléger la pression sur les forces de sécurité“.

Nous sommes extrêmement humbles face aux défis sécuritaires que soulève l’organisation de ces JO et nous travaillons en étroite collaboration avec tous les services concernés“, a assuré à l’AFP le comité organisateur des Jeux Olympiques.

Enième sujet d’inquiétude, la sécurité du relais de la flamme olympique, prévu de la mi-avril au 26 juillet 2024, soit un périple de 80 jours pour un parcours d’environ 12 000 km. La Cour relève que l’itinéraire pourrait être réduit et préconise d’en confier la responsabilité à la gendarmerie, compte tenu de son expérience sur la sécurisation du Tour de France.

Autre point marquant soulevé par la Cour des comptes, le pré-rapport plaide pour un “plan d’action global” en matière de cybersécurité, en raison des “risques en développement massif“. Pour empêcher des attaques de drones, il est suggéré la mise en place d’une “bulle 3D à basse altitude permettant de sécuriser l’espace aérien autour des sites et des lieux de célébrations“. “Il y a un certain nombre de recommandations dans ce rapport sur lesquelles nous travaillons déjà“, a souligné le comité Paris 2024 qui assurait déjà au mois de juin 2022, faire des enjeux de sécurité une priorité.

Francetvinfo

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