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Écrivain marocain et gay, Abdellah Taïa est actuellement en tournée au Maroc pour présenter sa pièce de théâtre Comme la mer, mon amour. Il vit donc sur place la vague populaire qui accompagne l’aventure des Lions de l’Atlas lors de ce Mondial, dans laquelle il décèle « un moment historique » .

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Pour en revenir à la demi-finale, le fait de rencontrer la France n’a rien d’anodin, au vu notamment de l’histoire, du passif colonial, entre les deux pays et de la présence dans l’Hexagone d’une forte communauté marocaine.

Je le redis, il se joue dans le parcours des Lions quelque chose de l’ordre du post-colonial. Je suis à El Jadida, une ville fondée par les Portugais. Dans la rue, dans les conversations, j’entendais : « On s’est débarrassés des Portugais, des Espagnols et bientôt des Français. » Le parallèle historique est évident. C’est encore plus fort dans le cas de la France qui conserve une grande influence au Maroc. Il existe donc un sentiment de revanche. Après, pour ce qui concerne la situation en France, de nombreux immigrés marocains, mais aussi algériens ou sénégalais ont été mal traités en France. Quand ils voient leurs enfants réussir sur un terrain de foot, il existe forcément un sentiment de réparation. Ce sentiment d’élévation que ressentent les Marocains, et que partage le monde arabe à travers eux, concerne aussi les Marocains de France. Le temps où les minorités étaient acceptées uniquement lorsqu’elles restaient à leur place est fini. On peut leur donner la reconnaissance qu’elles méritent pour ce qu’elles sont vraiment.

So Foot

(Merci à Ernst)

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