Fdesouche

C’est à cause de son côté libérateur, plus que par l’originalité des propositions que le dialogue entre Michel Onfray et Michel Houellebecq dans la revue « Front populaire » a marqué les esprits. 

S’il fallait encore une preuve du basculement de gauche à droite de l’hégémonie politico-intellectuelle dans la France contemporaine, on pourrait aller la chercher dans le grand succès du hors-série de la revue Front populaire dans lequel son directeur, Michel Onfray, dialogue sur 49 pages avec Michel Houellebecq : épuisé à peine paru ! On a peine à imaginer deux personnalités de gauche suscitant aujourd’hui pareil engouement. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on se passionnait pour les débats réunissant Sartre, Camus, Merleau-Ponty… : la France a bien changé.

À ce qu’il me semble, plus encore que les opinions de Houellebecq et d’Onfray, c’est leur liberté pour aborder des sujets interdits par la Préfecture des mœurs politiques, invisible et partout présente, qui explique le succès. Depuis que la gauche morale a ceinturé de barbelés la question de l’islam, de l’immigration, de l’insécurité, et plus encore de leurs rapports, un divorce croissant s’est fait jour entre la pensée des élites et celle du peuple.

(…) Mais c’est surtout, je l’ai dit, sur la question de l’immigration que l’on attendait les deux hommes, et plus précisément sur la question du « grand remplacement » de Renaud Camus, c’est-à-dire sur la modification de la composition ethnique et religieuse de la population. L’expression n’est jamais abordée dans le langage courant sans une multitude de guillemets et de points d’interrogation, à cause de son côté polémique, alors qu’elle relève du simple bon sens. Comment l’apport continu d’éléments nouveaux ne modifierait-il pas la nature de la donnée initiale ? Du reste, comme le fait justement remarquer Onfray, en parlant, non sans abus de termes, de « créolisation » de la population européenne, Jean-Luc Mélenchon admet implicitement le grand remplacement, tout au moins la grande mutation.

(…) Marianne

En lien :

Fdesouche sur les réseaux sociaux