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Le maire (LR) de La Baule, proche de Nicolas Sarkozy, « doute de l’étanchéité » des Républicains avec l’extrême droite. L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy plaide pour un contrat de gouvernement avec Emmanuel Macron. Il estime que tout « rapprochement » entre extrême droite et parti gaulliste signerait « la fin » de ce dernier. Il refuse une « melonisation », à l’italienne , des Républicains.

Les Républicains élisent leur nouveau président demain. Cette nouvelle ère pourrait-elle se traduire par un rapprochement avec le RN ?

Dans la famille gaulliste, la ligne rouge a toujours été le refus d’une alliance avec les partis extrêmes. Jacques Chirac comme Nicolas Sarkozy s’y sont tenus : aucun accord ni aucun rapprochement avec ces formations politiques ou ceux qui les incarnent. Mais aujourd’hui, j’ai un doute sur l’étanchéité de notre parti. Je n’ai pas entendu les trois candidats, dans cette campagne interne, rejeter urbi et orbi l’union des droites pour les années à venir. Or, s’il y avait le moindre rapprochement, à l’occasion des prochaines échéances électorales, ce serait la fin des Républicains.

Pourquoi doutez-vous de cette « étanchéité » ?

Je me souviens que certains candidats LR aux législatives n’ont pas eu d’opposant de droite extrême face à eux. Par ailleurs, renvoyer dos à dos Emmanuel Macron et Marine Le Pen , comme je l’ai entendu, au lieu d’exprimer clairement une opposition systématique au RN, est une erreur politique. C’est sans doute ce qui a perturbé un grand nombre de nos électeurs, qui nous ont quittés. Surtout, je regrette que la question des alliances n’ait pas été posée dans cette campagne. Je ne veux pas de « melonisation », à l’italienne , des Républicains !

C’est-à-dire ?

Les candidats partent du principe qu’on peut gagner seuls. C’est inexact. Dans son histoire, jamais la droite ne l’a emporté seule. Jacques Chirac comme Nicolas Sarkozy ont noué des alliances, avec les centristes notamment, en refusant tout accord avec les partis extrêmes. Dès lors, si on veut gagner à nouveau, avec qui faut-il s’allier ? Ne pas poser cette question fondamentale, c’est refuser de débattre des conditions d’une possible victoire. C’est se mettre en position de rester une minorité dans la minorité, et acter que LR n’est plus un parti de gouvernement.

Vous plaidez pour un contrat de gouvernement avec Macron…

En réalité, des alliances se nouent déjà au quotidien au Parlement avec la majorité présidentielle. Pourquoi ne pas en tirer les conséquences politiques ? Une fois terminé les débats budgétaires, fin décembre, l’exécutif ne pourra plus recourir au 49-3 . Quelle sera alors notre attitude ? Soit nous acceptons de conclure un contrat de gouvernement dans la transparence vis-à-vis de nos électeurs, soit Emmanuel Macron sera condamné à l’immobilisme. Toute réforme serait alors stoppée dans le pays. Je ne crois pas que ce soit ce que les Français attendent de nous.

Le JDD

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