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Interview sur le site “Tout Sur l’Algérie”, de El Mouhoub Mouhoud, franco-algérien né à Tifrit Nath Oumalek en Algérie, président de l’Université Paris-Dauphine.

[…]  Pour l’universitaire, ce qui se dit à propos de la marginalisation des jeunes d’origine immigrée en France n’est pas toujours vrai. « C’est une idée reçue qu’il faut combattre. Le débat public sur l’immigration est orienté vers deux catégories de personnes : les héros, comme les stars du football, et puis les dealers dans les quartiers. En réalité, l’intégration des jeunes issus de l’immigration, notamment les Algériens, les Marocains et les Tunisiens, se passe très bien. Il y a beaucoup de gens qui réussissent mais dont on ne parle pas. Il y a une majorité silencieuse dans laquelle je me trouve, qui ne s’exprime pas au nom des communautés », soutient-il.

« Il faut arrêter de se créer des handicaps. Il y a deux mamelles de la réussite, la passion et le travail », ajoute-t-il, en connaissance de cause, à l’adresse des jeunes, sans nier toutefois qu’il y a des problèmes « forts » dans les banlieues et chez la communauté immigrée en France.

Evoquant son élection à la tête de l’université Paris-Dauphine-PSL en décembre 2020, il livre une statistique qui tord définitivement le cou au préjugé : « J’avais comme concurrent un professeur au nom typiquement français et j’ai obtenu 75 % des voix, sachant que la quasi-totalité des enseignants et personnels de l’université électeurs étaient aussi Français. Les gens étaient simplement convaincus par mon projet. »

Cette nomination est une consécration suprême pour le fils d’immigrés algériens. Car Paris-Dauphine-PSL n’est pas un établissement comme les autres. Tout simplement, c’est l’un des plus prestigieux au monde actuellement, comme le font ressortir les classements qui font autorité dans le domaine comme le classement de Shanghai. […]

« La spécificité de toutes les diasporas du monde, c’est un sentiment d’attachement au pays d’origine, et ce sentiment, il y a des pays qui l’exploitent et d’autres qui ne le font pas », explique-t-il. Et l’Algérie alors ? « Je pense que l’Algérie doit mettre en place une stratégie en direction de cette diaspora qu’elle connaît assez mal finalement », estime El Mouhoub Mouhoud.

Jugeant qu’il y a beaucoup de progrès à faire dans l’enseignement supérieur en Algérie, il suggère de « connaître » d’abord les nombreux professeurs et chercheurs algériens établis à l’étranger, puis de les faire revenir, « pas définitivement, mais d’une manière ponctuelle, à travers des partenariats par exemple ». . […]

TSA ; L’Essentiel du Sup

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