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01/10/22

Le chercheur Leonardo Orlando, dont le séminaire ancré dans la théorie de l’évolution a été annulé par Sciences Po, répond à Mathias Vicherat, le directeur de l’Institut.

Le 20 septembre, le directeur de l’Institut des études politiques (IEP) de Paris, Mathias Vicherat, dévoilait auprès de L’Express ses ambitions pour la prestigieuse école. Interrogé sur la déprogrammation de deux séminaires ancrés dans la théorie de l’évolution, que L’Express avait révélée en juin dernier, l’énarque s’est montré catégorique : “Nous ne censurons bien évidemment pas Darwin à Sciences Po”. Il accusait dans le même temps Leonardo Orlando, qui devait enseigner le cours intitulé “Psychologie politique évolutionnaire” et celui, avec la journaliste au Point et essayiste Peggy Sastre, intitulé “Biologie, évolution et genre”, d’avoir “pré-validé son propre cours” lorsqu’il était responsable pédagogique par intérim sur le campus de Reims.  

Dans cet entretien, Leonardo Orlando, docteur en sciences politiques diplômé de Sciences Po et chercheur en approches évolutives et cognitives du comportement politique, s’en défend fermement. Et dresse en filigrane le portrait d’un système universitaire moribond, qui “s’éloigne de plus en plus de l’idéal qui devrait l’animer : celui de l’ébullition de la pensée et de la poursuite intrépide de la vérité”. 

L’Express : Dans une interview à L’Express, le directeur de Sciences Po, Mathias Vicherat, est revenu sur l’annulation de votre cours, assurant qu’il n’y avait “aucune idéologie” derrière la décision de Sciences Po, et que vous auriez “pré-validé [votre] propre cours” lorsque vous étiez responsable pédagogique par intérim sur le campus de Reims. Que répondez-vous ? 

Leonardo Orlando : Prétendre que j’aurais “pré-validé” moi-même ces cours est à la fois un mensonge et une absurdité. Pour commencer, c’est une impossibilité matérielle : à Sciences Po, la construction des maquettes pédagogiques se fait sur un document en ligne, partagé avec toutes les équipes pédagogiques et sous l’oeil attentif de la direction académique du campus. Ce qui signifie que tout ajout ou modification dans les données est immédiatement visible par tous. 

De même, les maquettes des enseignements font l’objet de réunions hebdomadaires tenues par la direction académique en présence de tous les responsables pédagogiques. La direction y passe en revue, chaque fois et à voix haute, les cours confirmés. Les deux cours évincés ont ainsi été validés par la directrice académique du campus, Mme Crystal Cordell Paris, lors de la réunion pédagogique du 2 novembre 2021, et ils étaient toujours confirmés lors des réunions suivantes qu’elle a présidées – même celle du 6 décembre 2021, qui s’est déroulée quarante-huit heures avant l’appel du programme Presage demandant l’élimination du cours de Peggy Sastre. Je veux croire que monsieur Vicherat s’est limité à répéter les faussetés transmises par les personnes ayant participé à l’annulation des deux cours. Mais si le directeur de Sciences Po tient sincèrement à la liberté académique, il a tout loisir de requérir une enquête sur cette affaire.

“Les études de genre ? Un mouvement sectaire grimé en discipline universitaire”

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(…) L’Express


13/07/22

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