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La grogne contre la politique de restriction des visas par le gouvernement francais visant trois pays du Maghreb est allée crescendo avec la saison estivale. Le chantage de réadmission de migrants en situation irrégulière VS visa, est perçu comme une humiliation par de nombreux Algériens, Marocains, Tunisiens souhaitant visiter leur famille en France. Certains députés français ont pris position publiquement pour une politique des visas plus juste, notamment Karim Ben Cheikh, né à Tunis, député NUPES de la 9è circonscription des Français de l’étranger. «La politique actuelle est une impasse. Jour après jour, elle mène à la rupture de confiance avec les populations des trois pays. » affirme-t-il.

De plus en plus de personnes au Maroc, mais aussi en Algérie et en Tunisie, se plaignent du refus de délivrance de visa par les consulats français alors que les dossiers sont complets. Comment évaluez-vous la situation ?

La situation sur les visas dans les trois pays du Maghreb est inquiétante et requiert une intervention urgente du gouvernement français pour changer de politique.

Depuis septembre dernier, le gouvernement a décidé de réduire drastiquement les visas accordés pour les ressortissants des trois pays du Maghreb: Maroc (50%), Algérie (50%), Tunisie (30%). Cette politique a été présentée, dès le départ, comme une mesure de rétorsion contre les trois pays, au motif que ces derniers refuseraient de délivrer des laissez-passer consulaires pour leurs ressortissants faisant l’objet d’obligations de quitter le territoire français (OQTF). Nombre de ressortissants des trois pays, y compris de nombreuses familles de ressortissants Français, se plaignent de refus de visas qu’ils estiment injustifiés.

Il est évident que les objectifs assignés de refus de visas dans de telles proportions empêchent les services consulaires de faire leur travail dans de bonnes conditions. Ce sont ces services qui sont aujourd’hui en première ligne et ce sont eux qui sont obligés de refuser des visas qu’ils avaient pour habitude d’accepter dans le plein respect de la réglementation Schengen. Il est tout aussi évident que ces objectifs, en termes de refus, ont aussi pour conséquence d’empêcher excessivement la mobilité des personnes. Il est naturel que tout cela entretienne un sentiment d’injustice et d’humiliation croissant. C’est aussi mon rôle de tirer la sonnette d’alarme car je suis préoccupé pour l’avenir des relations entre la France et les populations des trois pays.

Vous avez placé la question des visas parmi les points importants de votre programme de campagne aux législatives. Quelles ont été les actions prises pour porter la voix des familles maghrébines privées de voyages auprès de leurs proches en France ?

En tant que député, j’ai interpellé officiellement le gouvernement, via une question écrite adressée il y a dix jours à la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, afin de demander la levée des réductions drastiques de visa. J’y explique que les citoyens marocains, algériens ou tunisiens n’ont pas à subir les conséquences d’une politique de bras-de-fer à l’efficacité douteuse. Attendons la réponse du gouvernement.  […]

Vous avez raison de souligner que ce sont les vies de citoyens étrangers qui sont impactées. Je ne suis pas de ceux qui pensent que la question de l’immigration irrégulière puisse être résolue en la confondant avec la question de la mobilité. […]

yabiladi



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