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Dès cette semaine, des amendes sanctionneront les moins vertueux dans le secteur du commerce. À la rentrée, le gouvernement va accélérer les mesures pour favoriser les énergies renouvelables. D’autant plus que Bruxelles veut aller plus vite et plus loin : la ­Commission a présenté un plan visant à diminuer de 15 % la demande européenne de gaz pour surmonter la chute des livraisons russes. Plusieurs membres des 27 ont d’ores et déjà fait connaître leur opposition, dont l’Espagne et le Portugal. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique évoque des sanctions.

Cette première marche est la plus facile. Ils sont plusieurs ministres à l’avoir dit et répété. Alors, le gouvernement, surtout poussé par la crise en Ukraine, par la mise à l’arrêt d’une partie du parc nucléaire français, et un peu par l’urgence à lutter contre le changement climatique après les canicules de juin et juillet, a décidé de la gravir. D’autant que l’argument semble tout trouvé : sobriété énergétique et pouvoir d’achat font bon ménage. Depuis, c’est la foire aux idées. […]

L’objectif a été martelé : mises bout à bout, ces mesures doivent permettre de faire baisser de 10 % la consommation d’énergie en 2024. « C’est un objectif utile car il est faisable, observe Mathieu Saujot, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Mais pour aller plus loin, il faudra faire un effort massif. »

Mathieu Saujot imagine des points quotidiens sur notre consommation d’électricité, « un peu comme ceux d’Olivier Véran pendant la crise du Covid ». […]

Le JDD

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, dévoile au JDD certaines mesures du plan de sobriété, annoncé par Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron a annoncé le 14 juillet un plan de sobriété énergétique. En quoi consiste-t-il ?

Ce plan s’inscrit dans une stratégie énergétique globale qui vise à faire un effort de 40 % sur notre consommation d’ici à 2050. Il s’appuie sur trois piliers annoncés par le Président le 10 février : la sobriété et l’efficacité énergétiques, l’accélération du développement des énergies renouvelables et la relance du programme nucléaire. D’ici à 2024, notre consommation d’énergie doit baisser de 10 %. Cette première marche est la plus facile à franchir.

Comment ?

On commence par les gros acteurs, l’État et les grandes entreprises, car les Français ne peuvent légitimement accepter qu’on leur demande de faire des efforts si les grands acteurs n’en font pas. Pour montrer l’exemple, l’État, les administrations et les ministères sont les premiers concernés. Nous travaillons aussi avec les partenaires sociaux ; les établissements qui reçoivent du public, centres commerciaux et grande distribution ; mais aussi le tourisme, le logement résidentiel et les collectivités locales. Avec la Première ministre, nous attendons de ces acteurs des plans d’action à l’automne : concrètement, chacun nous dira comment il compte s’y prendre pour réduire sa consommation. […]

L’industrie est-elle aussi concernée par cet effort de sobriété ?

Oui, elle l’est aussi. Mais c’est l’un des rares secteurs qui optimisent leur consommation d’énergie depuis très longtemps car c’est un facteur essentiel de compétitivité, voire de survie. On ne va pas demander à ceux qui font déjà des économies d’énergie depuis plusieurs années de faire le même effort que des activités publiques ou tertiaires pour lesquelles ce poste de dépense était secondaire et négligé. L’enjeu est aussi de protéger nos chaînes de production et donc notre souveraineté. […]

Pouvez-vous assurer que les Français ne seront pas concernés par des coupures ?

Toutes les actions que nous mettons en place doivent permettre de l’éviter. Mon travail est d’organiser et de prévoir les scénarios du pire. Nous referons un point à la rentrée avec les gestionnaires du réseau électrique et de gaz pour suivre précisément les risques cet hiver, et donner des informations claires et transparentes aux Français.

​Les Français auront-ils des efforts à fournir ?

Il faut d’abord qu’ils soient mieux informés de leur consommation par les énergéticiens. Presque tous les Français ont des compteurs qui leur permettent de connaître en temps réel leur consommation d’électricité, mais seulement 15 % les utilisent. Il faut aussi remettre au goût du jour les tarifs qui encouragent la sobriété. Si je fais ma machine à laver après 22 heures ou avant 8 heures du matin, je soulage le réseau et je dois le voir dans mon porte-monnaie. Une campagne de communication sera lancée à l’automne pour sensibiliser les Français à tous ces gestes. Mais je ne demanderai jamais à ceux qui sont en situation de précarité énergétique de faire plus d’efforts : il faut les accompagner.  […]

Travaillerez-vous avec le Rassemblement national (RN), La France insoumise (LFI) ?

La question ne se pose pas en ces termes. Je vais rencontrer tous les présidents de groupe pour discuter des enjeux. Qui que soit le député qui me sollicite, je répondrai, parce que je suis ministre : je dois rendre des comptes au Parlement. Mais je ne me livrerai pas à des manœuvres d’approche du RN ou de LFI pour obtenir un accord. Il n’y aura aucune compromission.

Le JDD

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