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Vraie tendance observée depuis plusieurs années, les attaques au couteau se multiplient en France. Encouragé par l’État islamique pour perpétrer des attentats et provoquant l’effroi avec l’assas­sinat à l’arme blanche de l’en­seignant, Samuel Paty il y a deux ans à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le recours à ces armes rudimentaires a désormais lieu en dehors de tout contexte terroriste. « Depuis plusieurs années, on assiste à une explosion de ce type d’agressions qui touchent même les villes moyennes jusqu’alors épargnées », signale Me Thibault de Montbrial, président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure. Pour des enjeux de plus en plus mineurs, selon lui, des personnes sortent désormais le couteau. « Elles ne cherchent pas forcément à tuer mais l’hypothèse de la mort de l’autre leur est totalement indifférente. C’est cela qui est terrifiant », décrit-il en ajoutant : « Tous les services de police sont inquiets par cette forme de violence. » Une violence à portée de main qui a provoqué plusieurs drames ces derniers jours, notamment lors des festivités du 14 Juillet.

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Pour le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, cette agression à Montpellier, loin d’être isolée, s’inscrit dans le cadre d’un phénomène qui s’aggrave. Depuis une bonne année, les autorités sont en effet mises en alerte par une forte augmentation de l’usage de ces armes qui touche, à Montpellier, aussi bien le milieu des marginaux, nombreux dans le département, que des jeunes de quartiers prioritaires.

Aux portes des lycées, le couteau s’est démocratisé. Au lieu d’une bagarre à mains nues pour un banal différent, on sort désormais l’Opinel. Si bien que le préfet, épaulé par le procureur de la République de Montpellier Fabrice Belargent et avec l’accord des chefs d’établissements, mène des fouilles régulières, tout au long de l’année scolaire, aux abords des écoles. « Il s’agit de fouilles à visée pédagogique où les forces de l’ordre insistent sur les dangers à porter cette arme sur soi. Y compris chez les jeunes qui disent vouloir se défendre, le recours à la violence est moins tabou. On domestique moins ses passions », relate le préfet par ailleurs aux prises à une présence constante de marginaux à Montpellier. Punks à chiens, migrants, zadistes occupent les trottoirs de la ville. Une population qui, avec la chaleur et l’alcool, dégaine elle aussi plus facilement le couteau. Pour tenter de maîtriser la situation, toute personne en possession d’une arme blanche est désormais systématiquement placée en garde à vue. « Ce choix a été arrêté pour qu’il y ait une réponse immédiate, au lieu d’une convocation par un magistrat à une date ultérieure », souligne Hugues Moutouh. Pour tenter de prévenir ces agressions, des opérations de contrôle sont par ailleurs organisées pour fouiller les sacs et les poches, à la recherche de l’arme du pauvre.

Le Figaro

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