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Lors de la traditionnelle interview du 14-Juillet du président de la République, Emmanuel Macron a annoncé que l’État va préparer cet été “un plan de sobriété” énergétique, pour faire face au risque de pénurie liée à la guerre en Ukraine et au fait qu’il faudra “nous passer en totalité du gaz russe”. 17 % des importations de gaz viennent de la Russie. Mais concrètement, en quoi consistera-t-il ?

Ce jeudi, Emmanuel Macron a participé à la traditionnelle interview du 14-juillet. Concernant la crise énergétique, le chef de l’État a estimé que la Russie utilisait l’énergie comme “une arme de guerre”, ajoutant “nous devons aujourd’hui nous préparer à un scénario où il nous faut nous passer en totalité du gaz russe”. Il a ajouté qu’”on doit rentrer collectivement dans une logique de sobriété”, et a confirmé l’élaboration d’un plan de sobriété énergétique dès cet été. Mais en quoi consiste-t-il ?

L’objectif, c’est que nous réduisions collectivement notre consommation d’énergie de 10% d’ici deux ans. Et pour cela, tous les secteurs sont invités à voir comment ils peuvent agir à leur niveau. L’administration réfléchit par exemple à sa mobilité : acheter des flottes de voitures électriques plutôt que thermiques, par exemple. Les grandes surfaces et les commerçants pourraient décider de baisser le chauffage sous les 19 degrés dans leurs magasins l’hiver.

Les entreprises travaillent également sur des pistes : la mise en place d’outils pour vérifier la consommation énergétique de chaque poste de travail ou encore le numérique. “Le fait d’avoir un site Internet qui est disponible consomme de l’énergie. Donc certains sites sont disponibles jour et nuit, alors qu’on sait très bien que la nuit, il n’y a aucune utilisation“, souligne le secrétaire général de la CPME, Jean-Eudes du Mesnil. “Il y a certainement des outils et des moyens techniques de faire en sorte de limiter l’accès à ces sites la nuit, ce qui réduirait d’autant la consommation d’énergie.”

Le logement et les collectivités locales vont également être amenés à plancher sur le sujet. Des annonces sont prévues fin septembre.

Europe 1

 « Consommer moins », se préparer à « se passer du gaz russe »… Dans son allocution du 14 juillet, Emmanuel Macron a donné le mot d’ordre pour les mois à venir concernant l’énergie : sobriété. Point de situation sur les sites de stockage de gaz, indispensables aux Français lors des périodes hivernales, et dont le remplissage s’effectue entre avril et octobre.

Seize. C’est le nombre de sites qui stockent du gaz en France. Alors qu’Emmanuel Macron prévoit « un plan de sobriété énergétique » face à l’explosion du prix de l’énergie et au coup de frein des importations de gaz russe, ils sont d’autant plus importants. Oise, Drôme, Marne, Ain… Les sites sont répartis sur tout le territoire, « proches des zones de consommation » indique Storengy, le premier opérateur de sites de stockages souterrains en France. L’autre opérateur majeur, Téréga, gère quant à lui deux sites à Lussagnet dans les Landes, et Izaute, dans le Gers. « La France est plutôt bien lotie, affirme au JDD Thierry Bros, professeur à Sciences Po Paris et spécialiste des enjeux énergétiques. On est dans la moyenne européenne, nos stockages correspondent à environ un quart de la consommation annuelle. » […]

Alors que la France est un pays majoritairement importateur, les zones de stockage reçoivent les livraisons des pays fournisseurs tout au long de l’année, et emmagasinent surtout l’été, lorsque la consommation de gaz est moindre. En 2020, selon les chiffres publiés par le gouvernement , le principal fournisseur de la France en gaz naturel était la Norvège avec 36 % du total des entrées brutes. En deuxième position : la Russie, à l’origine de 17 % des importations. […]

Pour l’instant, les stocks français sont déjà pleins à plus de 69 % selon le site AGSI, mais rien n’est joué selon Thierry Bros : « Il faut se préparer à ce que nos stockages ne soient pas complètement remplis. » Aider les autres pays européens à moins dépendre de la Russie en termes énergétique pourrai aussi avoir un impact sur les stocks selon lui.

Face à un recours au gaz russe limité, l’Union Européenne s’est tournée, comme le rappelle Thierry Bros, « vers l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL), venu des Etats-Unis, du Qatar, du Nigéria ». Une solution loin d’être suffisante. Même si la France, déjà dotée de quatre terminaux terrestres, prévoit d’installer un nouveau terminal d’importation au Havre, les énergéticiens restent inquiets. […]

Le JDD

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