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Une djihadiste américaine a plaidé coupable ce mardi de « soutien matériel à une entreprise terroriste », à l’issue d’une dérive radicale qui l’a menée au poste rare de cheffe d’un bataillon féminin du groupe Etat islamique (EI). Allison Fluke-Ekren, une mère de famille de 42 ans, a admis devant une juge fédérale avoir fourni un entraînement militaire à plus de 100 femmes en Syrie et avoir fomenté des attentats contre son pays. Concrètement, la justice américaine lui reproche d’avoir, entre 2012 et 2019, soutenu des organisations djihadistes en Syrie, Irak et Libye. Appelée à la situer sur une échelle de radicalisation allant de un à dix, une personne l’ayant connue à cette époque a estimé qu’elle « sortait de la grille » et méritait un « onze ou douze », selon des documents versés à la procédure.

Lors d’une audience à Alexandria, dans la banlieue de Washington, « Oum Mohammed al-Amiriki » a notamment reconnu avoir appris à ses comparses, dont certaines n’avaient que 10 ou 11 ans, à manier des fusils d’assaut ou des ceintures d’explosifs, selon un communiqué du ministère de la Justice. La juge Leonie Brinkema a entériné son plaider-coupable et prononcera sa peine le 25 octobre. Elle encourt jusqu’à 20 ans de prison.

Rien pourtant ne semblait la destiner à un tel parcours. Née Allison Brooks, elle grandit sur une ferme, a une scolarité sans histoire et se marie dans une église méthodiste à la fin des années 1990. Devenue Mme Fluke, elle a deux enfants avant de divorcer. Elle se remarie rapidement avec un homme nommé Volkan Ekren et se convertit à l’islam. En 2004, elle témoigne dans un article consacré à la scolarisation à domicile et pose avec un foulard musulman. En 2008, la famille part s’installer en Egypte. Sur son blog, Allison Fluke-Ekren chronique sa vie d’institutrice, leurs visites des pyramides, la naissance d’un nouveau garçon… Ses dernières publications datent de 2010.  […]

Pour « venger » des enfants tués dans un bombardement, elle propose d’organiser un attentat dans une université américaine et se targue, devant témoin, d’avoir obtenu une promesse de financement des chefs de l’EI. Enceinte, elle renonce à ce projet.

Un peu plus tard, elle fomente un nouveau plan : s’en prendre à un centre commercial aux Etats-Unis. Cette fois, son mari la dissuade de passer à l’acte. En 2016, il meurt dans un bombardement et, quelques mois plus tard, elle est remariée à un autre combattant de l’EI, un Bangladais spécialiste des attaques par drones. Après son décès, elle épouse un autre membre du groupe, chargé de la défense de Raqa, selon l’acte d’inculpation.

En parallèle, elle forme un bataillon féminin, « la Katiba Noussaïba », entré en action en février 2017 pour aider à défendre Raqa. Après la chute de la ville, elle demande à un témoin de dire à sa famille qu’elle est morte, afin d’éviter des poursuites judiciaires. Ce stratagème n’aura pas fonctionné. En janvier 2022, elle est rapatriée aux Etats-Unis. Son parcours après la chute du califat n’est pas connu, ni les conditions de son arrestation, ou le sort réservé à ses enfants.

msn

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