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02/06/2022

Dans un jugement rendu jeudi, le tribunal de Bobigny estime que la non-mixité d’ateliers organisés par le syndicat n’a pas la « discrimination » pour objectif et ne « saurait justifier une dissolution ». Les cinq parlementaires LR qui l’avaient réclamée, dont Julien Aubert, sont condamnés à verser 5 000 euros de frais au syndicat.

En mars dernier, la chambre sociale du tribunal de Bobigny jugeait la plainte déposée par cinq parlementaires LR contre le syndicat Sud Éducation 93. Ces élus, le député LR Julien Aubert en tête, exigeaient sa dissolution après l’organisation de stage « en non-mixité raciale » en avril 2019.

Depuis 2017 en effet, ces ateliers sont dénoncés par une partie du gouvernement, la droite et l’extrême droite. Les deux plaintes déposées par le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer pour diffamation – contre l’emploi du terme « racisme d’État » sur un tract et pour discrimination , ont toutes les deux été classées par le parquet de Bobigny. Aujourd’hui, c’est une nouvelle victoire judiciaire.

Dans son jugement rendu ce 2 juin consulté par Mediapart, le tribunal de Bobigny a estimé que les élus étaient bien recevables à demander la dissolution du syndicat. En revanche, en étudiant les plaquettes annonçant l’organisation de ces ateliers, le tribunal estime qu’il y a une « contextualisation » qui « permet d’établir sans ambiguïté que l’objectif poursuivi par le stage litigieux n’était pas de prôner la discrimination entre les personnes mais au contraire de critiquer de prétendues discriminations raciales à l’école ». 

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Médiapart


18/03/2022

Ils étaient cinq parlementaires LR à exiger fièrement la dissolution du syndicat Sud Éducation. Sur Facebook et dans de nombreux médias, les élus Thibault Bazin, Bernard Fournier, Bérengère Poletti et Patrice Verchère, emmenés par le député Julien Aubert, martelaient leur volonté de mettre fin aux ateliers en non-mixité organisés par le syndicat de Seine-Saint-Denis. 

« Nous, députés de la Nation, nous n’avons pas peur face à cette racialisation rampante, face à ce gauchisme qui en réalité politise l’Éducation nationale. Nous avons demandé à un avocat de poursuivre ce syndicat et d’obtenir sa dissolution en justice », annonçait le député Julien Aubert dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux en juillet 2019. Au même moment, l’élu du Vaucluse faisait campagne pour briguer la présidence de son parti.

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La polémique n’est pas nouvelle et l’argumentaire est rodé. Depuis 2017 en effet, ces ateliers sont dénoncés par une partie du gouvernement, la droite et l’extrême droite. « À chaque fois, c’est pareil. Le site Fdesouche d’extrême droite a trouvé notre tract annonçant ces ateliers, puis des membres du Printemps républicain ont médiatisé cela sur Twitter et des journaux comme Valeurs actuelles ou Marianne ont embrayé », rappelle Wiam Berhouma, enseignante et membre de Sud Éducation 93. 

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Mais les attaques médiatiques régulières contre ce type d’ateliers, à l’instar des dernières visant le syndicat étudiant l’Unef, n’ont pour l’instant donné lieu à aucun succès judiciaire. Les deux plaintes déposées par le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer pour diffamation – contre l’emploi du terme « racisme d’État » sur un tract et pour discrimination , ont toutes les deux été classées par le parquet de Bobigny. « Avant ce classement, l’enquête a d’ailleurs montré qu’il n’y avait pas de tri. Qui veut, participe à ces ateliers. Une personne qui s’estime victime de discrimination peut assister à l’atelier », rappelle Me Kempf à l’audience. 

Opposé à ces mêmes stages de 2019, le directeur académique départemental avait aussi interdit à des enseignants d’y participer. Mais là encore, le tribunal administratif lui avait donné tort

(…) Médiapart

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