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De la “fatigue”, de la “colère”, de la “déprime”. Ce sont les mots les plus cités par les enseignants pour décrire leur état d’esprit, dans une étude menée par le syndicat UNSA éducation et publié lundi 23 mai. Au total, 42 836 enseignants ont été interrogés entre le 7 avril et le 7 mai. Seuls 22% d’entre eux recommanderaient aujourd’hui leur métier aux plus jeunes. Ils sont cependant 92% à dire aimer leur profession. Alors que le nombre de candidats aux concours s’effondre, Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du SNES-FSU, attend du nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, une réponse rapide pour endiguer le phénomène. Elle affirme que “le fait de ne pas avoir assez de candidats aux concours n’est pas nouveau, mais cette tendance s’aggrave et devient catastrophique.

 Le premier constat est positif : 92% des enseignants interrogés disent aimer leur métier. Cependant, ils sont seulement 22% à se dire prêts à le conseiller à un jeune. À la question : “quels sont les mots qui caractérisent le mieux votre état d’esprit aujourd’hui ?”, le mot “fatigue” arrive en premier, avec 58%.

C’est un taux énorme“, réagit Béatrice Laurent, secrétaire nationale du syndicat. Arrivent ensuite la colère, la résignation, la déprime, l’isolement. Il y a très peu de mots positifs, hormis 5% de personnes qui se disent optimistes, 2% qui se disent confiantes et sereines et 1% qui parlent de bien-être. On voit bien qu’il y a urgence à redonner de la reconnaissance et du respect à l’ensemble des personnels.”   […]

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Les concours d’enseignants n’ont pas fait le plein cette année. Seuls 816 candidats sont admissibles au Capes externe de mathématiques, pour 1 035 postes, contre 1 706 admissibles l’année dernière. Même constat pour les professeurs d’allemand, avec 83 admissibles pour 215 postes, soit moitié moins que l’année dernière.

Cette situation, particulièrement marquée dans certaines disciplines, touche également des académies bien précises comme celle d’Ile-de-France pour le premier degré. À Versailles, il y a 484 admissibles pour 1 430 postes de professeur des écoles. Alors que Pap Ndiaye, nouveau ministre de l’Éducation nationale, vient d’être nommé, le débat sur l’attractivité du métier est lancé, avec en ligne de mire la question d’une revalorisation salariale de la profession. Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du SNES-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, revient pour le JDD sur les difficultés de recrutement et la nomination du nouveau ministre.

Selon le ministère de l’Éducation nationale, cette baisse serait avant tout conjoncturelle puisque depuis la nouvelle réforme du concours de recrutement d’enseignants celui doit être passé en master 2, et non plus en master 1. Est-ce un argument audible ?

C’est une explication, mais ce n’est pas la seule. La tendance existe depuis plusieurs années, de 2018 à 2021, il y a eu plus 2 800 postes perdus aux concours, donc cela préexiste bel et bien à cette réforme. Nous, nous mettons davantage en avant la question du salaire qui pèse beaucoup plus dans cette crise de recrutement que cette nouvelle réforme du concours.

Quelles peuvent être les pistes pour endiguer ce phénomène ?

La première piste, c’est la revalorisation salariale. Le salaire des professeurs recrutés à Bac+5 est insuffisant. En 20 ans, les enseignants ont perdu 15 à 25 % de salaire selon un récent rapport du Sénat. Revaloriser, c’est à la fois une mesure pour le pouvoir d’achat, mais c’est aussi un levier pour recruter les professeurs de demain. […]

La nomination de Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale à la place Jean-Michel Blanquer est une surprise. Que peut-elle changer ?

Si l’on s’attarde sur le symbole que cette nomination représente, cela a tout de la rupture avec Jean-Michel Blanquer. Mais l’Éducation nationale ne se fait pas à coups de symboles, donc il faudra, très vite, des mesures, dès la rentrée prochaine, pour recruter des professeurs et pour revaloriser leur salaire. Emmanuel Macron a voulu renvoyer l’image d’un virage à 180 degrés, mais ce qui nous préoccupe, ce sont ces questions. Et il va falloir que Pap Ndiaye se penche rapidement dessus.

Le JDD

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