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L’ancien procureur général, qui a marqué la campagne par ses déclarations incendiaires et ses promesses de dérégulation économique, prend ses fonctions mardi. Franceinfo brosse son portrait.

“Cher candidat Yoon, le féminisme n’est pas Voldemort.” Si vous ne suivez pas la politique sud-coréenne et que vous n’avez pas lu la saga Harry Potter, vous n’avez peut-être pas saisi cette référence. Mais en comparant la défense des droits des femmes au personnage “dont on ne doit pas prononcer le nom”, la députée Jang Hye-yeong a pointé l’une des caractéristiques du vainqueur de l’élection présidentielle en Corée du Sud : Yoon Suk-yeol se revendique “antiféministe”.

Le conservateur, élu de justesse début mars, doit être investi mardi 10 mai. Moins d’un an après s’être lancé en politique et malgré de nombreuses sorties polémiques durant la campagne, qui lui ont valu d’être comparé à un “Donald Trump coréen”, rappelle RFI. (…)

“Personne n’aurait pu prédire qu’il allait remporter cette élection”, souligne Gi-wook Shin. A commencer par le candidat lui-même. “Jusqu’à récemment, je n’avais jamais imaginé me lancer en politique, reconnaît le Coréen de 61 ans, cité par le New York Times*Mais le peuple m’a placé dans la position dans laquelle je me trouve aujourd’hui, avec pour mission d’évincer du pouvoir le Parti démocrate, incompétent et corrompu.”

Une “guerre des genres” au cœur de la campagne

(…) Dans une stratégie électorale de division qui rappelle celle de Donald Trump, Yoon Suk-yeol multiplie les sorties sexistes pour tenter de mobiliser les jeunes électeurs masculins. Il attribue la responsabilité de la faible natalité sud-coréenne au féminisme et assure qu’il n’existe aucune discrimination systémique envers les femmes dans le pays. Les chiffres disent pourtant le contraire. En 2019, les salaires des Sud-Coréennes étaient inférieurs de 32,5% à ceux des hommes, selon l’OCDE*, contre 12,5% en moyenne dans les 38 pays membres de l’organisation. Et la dixième économie mondiale se classe bonne dernière du baromètre sur le plafond de verre établi par The Economist*, qui évalue le statut des travailleuses dans 29 Etats.

(…) Qu’importe la réalité de ces discriminations, Yoon Suk-yeol joue sur le ressentiment de “jeunes hommes qui ont l’impression qu’on favorise les femmes à leur détriment”, analyse Gi-wook Shin. Le candidat populiste va jusqu’à promettre d’abolir le ministère de l’Egalité des genres et de la Famille, notamment chargé de lutter contre les violences conjugales.

(…) Francetvinfo

(Merci à Adri)

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