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Plusieurs Etats d’Europe de l’Est voient leur population décliner depuis une vingtaine d’années à cause d’une faible natalité et de l’immigration des jeunes vers l’Ouest.

Laurent Chalard est géographe-consultant. Membre du think tank European Centre forInternational Affairs.

Selon un article publié par Politico, la Lettonie serait une nation connaissant un processus de “disparition, suite à chute de 20% de sa population entre 2000 et 2015. Quels sont les autres Etats européens connaissant la même infortune ? Quelles en sont les causes et les mécanismes ? Faut-il parler de “disparition des nations” ?

Plusieurs Etats européens, principalement situés en Europe orientale, voient leur population diminuer plus ou moins fortement depuis une vingtaine d’années. Deux principaux grands ensembles géographiques sont concernés. Le premier comprend des pays de l’ex-Urss, dont, outre la Lettonie, deux autres d’entre eux connaissent aussi un très fort déclin démographique : la Lituanie, pays voisin, et l’Ukraine, qui a perdu près de 8 millions d’habitants depuis son maximum de 1993 (près de 10 millions en incluant la Crimée devenue russe en 2014).

La population diminue aussi, mais moins fortement, en Estonie et en Moldavie. Le déclin démographique touche un second grand ensemble géographique, les Balkans au sens large, c’est-à-dire la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie (qui n’est pas balkanique), la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, l’Albanie et, plus récemment, la Grèce. Enfin, le Portugal a rejoint récemment le club des Etats se vidant.

La démographie déclinante s’explique, en règle générale, par une évolution défavorable des deux facteurs d’évolution de la population d’un territoire, c’est-à-dire la combinaison d’un déficit naturel et migratoire. Le premier est la conséquence d’une fécondité très abaissée, très largement inférieure au seuil de remplacement des générations, d’où un nombre de naissances moindre que de décès. Par exemple, en Bosnie-Herzégovine, l’indice de fécondité est inférieur à 1,3 enfant par femme, l’un des plus faibles du continent. Le second facteur est le produit d’une émigration massive des jeunes actifs vers l’Europe de l’ouest, où les salaires sont sensiblement plus élevés et les conditions de vie meilleures. Par exemple, environ un tiers des albanais ont quitté le pays depuis 1990.

Le terme de disparition des « nations » est exagéré. Ce n’est pas parce que la population d’un pays diminue qu’elle va disparaître. […]

atlantico

Merci à Man from Dystopia

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