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La présence, une nouvelle fois, de l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle exige d’Emmanuel Macron qu’il réussisse en quinze jours à endiguer un péril que le quinquennat qui s’achève a été impuissant à faire refluer, avertit le directeur du « Monde », Jérôme Fenoglio.

Editorial du « Monde ». C’est une répétition à laquelle il ne saurait être question de s’habituer. Pour la troisième fois en vingt ans, l’extrême droite sera présente, dimanche 24 avril, au second tour de l’élection présidentielle qui opposera Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Depuis le début du siècle, le parti tenu par le clan familial des Le Pen a accédé à autant de finales du scrutin majeur de notre démocratie que les candidats de la droite classique, et à une de plus que ceux de la gauche. Chaque fois, le score cumulé des représentants de la droite extrême a été plus élevé : de 19 % en 2002, il est passé à 26 % en 2017 puis à 32 % aujourd’hui, si l’on additionne les suffrages obtenus par la candidate du Rassemblement national et ceux d’Eric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan.

C’est donc une répétition qui ne doit pas davantage être sous-estimée. Entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, l’opposition du second tour sera identique à celle d’il y a cinq ans, tout en n’ayant plus rien à voir. En 2017, les projections des instituts de sondage promettaient plus de 20 points d’avance au candidat d’En marche !, qui a été élu avec 66 % des suffrages. Dimanche soir, les premières estimations donnaient tout au plus huit points d’écart au président sortant, face à une adversaire qu’il a nettement devancée au premier tour, mais qui dispose d’une réserve de voix inédite ou supérieure à ce qu’elle a été par le passé. […]

Pour Le Monde, ce rejet de l’extrême droite ne peut souffrir aucune ambiguïté. Nous avons rappelé, avant le scrutin, que le Rassemblement national était tout aussi opposé à nos valeurs qu’à l’intérêt national. L’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République constituerait une agression contre l’Etat de droit, une régression de la prise en compte de la catastrophe climatique, une révision de nos alliances extérieures au pire moment, alors que l’atroce guerre imposée par Vladimir Poutine à l’Ukraine achève de dévoiler la vraie nature d’un régime avec lequel la candidate a été si complaisante. […]

Le Monde

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