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Emmanuel Macron assume le couple franco-allemand, sans lequel aucune réforme de l’Europe n’est possible. Involontairement, Marine Le Pen l’a aidé, explique Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

La colère française exprimée par les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon au premier tour a menacé de faire exploser l’Europe. C’est la dernière chance. A vous de jouer, madame la Chancelière.

Ce fut peut-être la seule bonne formule de Marine Le Pen lors du calamiteux duel télévisé du 3 mai : « De toute façon, la France sera dirigée par une femme – ou moi, ou Mme Merkel. » Par cette phrase qui se voulait assassine, la candidate du Front national a fixé, à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle, la ligne de fracture la plus dure de la campagne : l’Europe et le couple franco-allemand.

Mme Le Pen entendait là présenter son adversaire, Emmanuel Macron, comme le vassal de la chancelière allemande, un vassal « soumis », « à plat ventre ». Le procédé n’est pas nouveau ; elle avait déjà traité, en sa présence, François Hollande de « vice-chancelier » en 2015 au Parlement européen devant Angela Merkel. Mais la haine du casque à pointe ne fait plus recette. Le problème de Marine Le Pen, c’est que nous ne sommes plus en 1945 mais en 2017, et que les Français, dans leur majorité, préfèrent la chancelière allemande à la présidente du FN, fût-elle « en congé » de son parti. Ils ont compris où étaient leurs intérêts. Et pour plus de 70 % d’entre eux, leurs intérêts se trouvent dans l’eurozone. […]

Le Monde

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